Le conseil d'orientation des retraites (COR) propose de réduire de deux à un an la majoration des annuités offerte aux mères de famille pour le calcul de leur retraite, et de compenser par une majoration de leur pension, dans un rapport qui sera présenté jeudi, selon La Tribune.
Le rapport du COR porte sur les "droits familiaux", c'est-à-dire les avantages liés au fait d'avoir élevé des enfants ou d'avoir une famille nombreuse.
Ces droits sont plus élevés pour les femmes, pour tenir compte des carrières souvent morcelées et des salaires moindres, mais des pères commencent à demander que soit rétablie "l'égalité", avançant l'évolution du travail des femmes et du partage des tâches.
Ainsi, la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) a demandé jeudi au gouvernement d'accorder aux pères la même majoration que pour les mères, de deux ans par enfant, de leur durée de cotisations.
Le COR n'a pas fait cette proposition, qui reviendrait à accorder à tous les parents un avantage qui pèserait lourd financièrement.
Il suggère, dans une version provisoire du rapport que révèle La Tribune, de "transformer à terme une partie de la majoration de durée d'assurance en une majoration de montant de pension, toujours réservée aux femmes".
La majoration de durée d'assurance pourrait être portée à un an par enfant, accordée au titre de l'accouchement ou d'une interruption courte d'activité, ce qui éviterait le recours au droit par les pères, au nom de l'égalité.
En contrepartie de la perte d'un an de cotisations, les mères obtiendraient une majoration de pension, de 100 à 500 euros par enfant.
Le COR fait en effet remarquer que la majoration des deux années par enfant ne bénéficient pas aux mères qui ont, à 60 ans, déjà leurs annuités pour partir à taux plein, "mais ont néanmoins eu des salaires plus faibles que les hommes".
Par ailleurs, le COR, selon La Tribune, suggère aussi une évolution du bonus de 10% de la pension accordée aux pères et pères de trois enfants et plus. Cette majoration pourrait être à l'avenir soumise à l'impôt sur le revenu ou devenir forfaitaire dans un souci de redistribution vers les plus bas revenus.