La Bourse de Paris devrait ouvrir en très net recul vendredi, le contrat à terme sur le CAC 40 lâchant 4,47% une quarantaine de minutes avant le début de la séance, dans le sillage de la chute des marchés asiatiques.
L'indice parisien a terminé en légère baisse jeudi, perdant 0,43% et mettant fin à trois séances de hausse consécutives, dans un marché hésitant sur la direction à suivre.
La Bourse de New York a de son côté fini en net repli, en attendant de connaître le sort du plan de soutien aux constructeurs américains: le Dow Jones a perdu 2,24% et le Nasdaq 3,68%.
A Tokyo, l'indice Nikkei a plongé de 5,56% vendredi à cause de la baisse du dollar face au yen, consécutive à l'échec des discussions au Sénat américain pour adopter un plan de sauvetage du secteur automobile.
Incapable de se mettre d'accord sur ce plan, déjà adopté par la Chambre des représentants, le Sénat a livré les trois grands groupes nationaux au spectre d'un dépôt de bilan qui met en péril 2,2 millions d'emplois directs et indirects.
"Nous pourrions passer toute la nuit, demain, samedi et dimanche, nous n'arriverions toujours pas à franchir la ligne d'arrivée", a reconnu le chef de la majorité démocrate, Harry Reid.
Sur le front macroéconomique, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a jugé jeudi que la crise financière était "mondialisée" et qu'aucun pays n'échapperait à ses effets.
"2008 fut une année difficile pour l'économie mondiale, mais en aucun cas nous ne pouvons espérer que 2009 soit meilleure", a déclaré le patron du FMI.
Côté statistiques, les investisseurs surveilleront les chiffres de la production industrielle en zone euro, à 10H00 GMT, avant la publication aux Etats-Unis des prix à la production et des ventes de détail, à 13H30 GMT, puis de l'indice de confiance des consommateurs établi par l'Université du Michigan, à 15H00 GMT.
VALEURS A SUIVRE:
ALCATEL-LUCENT a indiqué s'attendre pour 2009 à un marché des équipements de télécommunications en baisse de 8% à 12% à taux de change constant et prévoit de maintenir une part de marché stable. Le groupe compte par ailleurs atteindre en 2009 un "résultat d'exploitation ajusté proche de l'équilibre".
BNP PARIBAS, CREDIT AGRICOLE, SOCIETE GENERALE: Bank of America a annoncé jeudi qu'elle comptait supprimer de 30.000 à 35.000 postes dans les trois ans, à la suite du rachat de la banque d'affaires Merrill Lynch et en raison du "mauvais climat économique".
Le PDG du groupe financier JPMorgan Chase Jamie Dimon a, de son côté, prévenu que les affaires avaient été "terribles" pour son entreprise en novembre, et que décembre s'annonçait lui aussi "terrible", sans avancer de prévision chiffrée.
PEUGEOT, RENAULT: le patron de Renault, Carlos Ghosn, a estimé jeudi que la crise qui touche l'automobile serait "longue" avec une, voire deux "années difficiles", mais il a jugé que la prime à la casse permettrait de limiter le recul du marché français de 15 à 5% en 2009.
EADS: la deuxième compagnie aérienne japonaise, All Nippon Airways (ANA), envisage de réduire de 20% ses investissements en raison de la mauvaise conjoncture économique.
Par ailleurs, le constructeur aéronautique américain Boeing a confirmé jeudi que son nouvel avion de ligne B787 "Dreamliner" connaîtrait de nouveaux retards, l'obligeant à décaler de six mois, au 1er trimestre 2010, les premières livraisons de l'appareil à ses clients.
FAURECIA: après les constructeurs Renault et PSA, le premier équipementier français va tailler à son tour dans ses effectifs et supprimer 1.215 emplois en France entre 2009-2011, face à "l'ampleur et à la rapidité" de la crise touchant le secteur automobile.