La Bourse de Paris reculait très fortement vendredi en fin de matinée, le CAC 40 plongeant de 4,85% dans le sillage des places asiatiques, plombé par les craintes sur le secteur automobile et les banques.
A 11H57 (10H57 GMT), l'indice vedette chutait de 160,36 points à 3.145,77 points, dans un volume d'échanges de 949 millions d'euros. Il avait cédé 0,43% jeudi, mettant fin à une série de trois séances de hausse.
Londres abandonnait 3,28%, Francfort 4,20% et l'Eurostoxx 50 4,83%.
Après avoir largement tablé sur un sauvetage du secteur automobile aux Etats-Unis, gagnant 11,12% sur les trois premières séances de la semaine, le marché parisien souffre de l'échec des discussions au Sénat américain pour adopter ce plan.
L'opposition d'un noyau de sénateurs républicains, réticents à déverser des fonds publics sur le secteur automobile, livre General Motors, Chrysler et Ford au spectre d'un dépôt de bilan, qui mettrait en péril 2,2 millions d'emplois directs et indirects.
Par ailleurs, entretenant l'inquiétude sur les perspectives économiques, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) a jugé jeudi que la crise financière était "mondialisée" et qu'aucun pays n'échapperait à ses effets.
"2008 fut une année difficile pour l'économie mondiale, mais en aucun cas nous ne pouvons espérer que 2009 soit meilleure", a déclaré Dominique Strauss-Kahn.
Côté statistiques, les investisseurs surveilleront la publication aux Etats-Unis des prix à la production et des ventes de détail, à 13H30 GMT, puis de l'indice de confiance des consommateurs établi par l'Université du Michigan, à 15H00 GMT.
Renault (-7,62% à 17,45 euros) et Peugeot (-5,96% à 12,54 euros) souffrent des inquiétudes sur le secteur automobile, même si le patron de Renault, Carlos Ghosn, a jugé jeudi que la prime à la casse permettrait de limiter le recul du marché français de -15% à -5% en 2009.
BNP Paribas (-9,56% à 42,24 euros), Crédit Agricole (-8,12% à 8,83 euros) et Société Générale (-7,72% à 35,90 euros) chutent après l'annonce par Bank of America qu'elle comptait supprimer de 30.000 à 35.000 postes dans les trois ans, à la suite du rachat de Merrill Lynch et en raison du "mauvais climat économique".
Le PDG du groupe financier JPMorgan Chase Jamie Dimon a, de son côté, prévenu que les affaires avaient été "terribles" pour son entreprise en novembre, et que décembre s'annonçait lui aussi "terrible", sans avancer de prévision chiffrée.
Alcatel-Lucent dégringole de 9,12% à 1,68 euro, sanctionné après avoir prévu pour 2009 un marché des équipements de télécommunications en baisse de 8% à 12% à taux de change constant, et annoncé la suppression d'environ 1.000 postes de cadres.