La Bourse de New York a terminé en nette baisse jeudi, alors que des incertitudes continuaient à peser sur le plan de sauvetage du secteur automobile: le Dow Jones a perdu 2,24% et le Nasdaq 3,68%.
Le dow jones industrial average (djia) a cédé 196,33 points à 8.565,09 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 57,60 points à 1.507,88 points, selon des chiffres définitifs de clôture.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a quant à lui reculé de 2,85% (25,65 points) à 873,59 points.
"Le facteur de la peur pour Détroit a pesé", a observé Peter Cardillo, d'Avalon Partners, en référence à la capitale de l'automobile américaine.
Car si la Chambre des représentants a largement adopté mercredi le plan de sauvetage des trois grands constructeurs du pays, il doit encore être approuvé par le Sénat, où s'agite une forte opposition républicaine.
General Motors, l'une des lanternes rouges du Dow Jones, a perdu 10,43% à 4,12 dollars, et Ford 10,77% à 2,90 dollars. Le troisième des "Big Three", Chrysler, n'est pas coté en bourse.
Les valeurs financières ont aussi souffert, car le marché s'inquiète "des retombées financières d'une faillite si les républicains s'opposent au plan de sauvetage", selon Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
"On retrouverait de la dette de ces compagnies dans les comptes des banques", a poursuivi l'analyste.
Citigroup a cédé 8,80%, Bank of America 10,67%, et Morgan Stanley 5,89%.
Le secteur financier pâtissait également des difficultés de la banque régionale US Bancorp (-10,19% à 24,85 dollars). Elle a annoncé d'importantes provisions pour créances douteuses au dernier trimestre.
Enfin les propos de Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase (-10,68% à 29,94 dollars), n'ont pas apaisé les investisseurs. Il a prévenu dans une interview que les affaires avaient été "terribles" en novembre, et que décembre s'annonçait lui aussi "terrible", sans avancer de prévision chiffrée.
"Le psychodrame autour de l'industrie automobile, ajouté à la liste qui s'allonge des sociétés qui se présentent devant le marché avec des avertissements pour le 4e trimestre, vont certainement limiter l'étendue de la remontée attendue pour Noël", a prédit Frederic Dickson, de D.A. Davidson.
La chute du dollar, de plus de 3 cents face à l'euro au moment de la clôture de Wall Street, a également pénalisé le marché, selon M. Cardillo.
Wall Street avait pourtant résisté jusque dans l'après-midi à de mauvais indicateurs économiques, telle que l'accélération de l'augmentation des demandes hebdomadaires d'allocation chômage, au plus haut depuis novembre 1982.
Le secteur de l'énergie n'a pas profité à plein de la forte remontée du pétrole, dont les cours ont progressé de plus de 10%. ExxonMobil a abandonné 0,06% et Chevron a avancé de 1,30%. Le groupe pharmaceutique Johnson & Johnson a signé la seule autre hausse du Dow Jones (+0,78%)
Boeing a reculé de 3,38% à 40,27 dollars après l'annonce d'un retard de six mois supplémentaires des premières livraisons de son nouvel avion de ligne B787 "Dreamliner", qui n'a pas vraiment surpris le marché.
Autre composant de l'indice Dow Jones, Procter & Gamble (-0,91%) a confirmé ses prévisions de bénéfice pour son exercice 2008/2009 mais a averti de ventes plus faibles qu'attendu au 4e trimestre.
Le marché obligataire a terminé en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est descendu à 2,648%, contre 2,684% mercredi soir, et celui à 30 ans à 3,089%, contre 3,095% la veille.