Une décision de justice rendue lundi pourrait retarder la mise en place du Pôle emploi voulu par le gouvernement, menacée par une action en référé engagée par les salariés de l'Unedic.
Lors d'une audience jeudi devant le juge des référés du TGI de Paris, Philippe Hérald, le comité central d'entreprise de l'Unedic, son comité d'entreprise, la CGT et trois agences Assedic franciliennes ont demandé le report du conseil d'administration prévu lundi à 17H00.
L'ANPE et les Assedic (assurance chômage) doivent officiellement fusionner en janvier 2009 pour donner naissance à un nouvel organisme baptisé "Pôle emploi", dont le gouvernement attend qu'il soit complètement opérationnel la fin du deuxième trimestre 2009.
Selon le texte de loi, la tenue du CA engendrera de fait la création du Pôle emploi et le transfert du personnel.
Or, à quelques jours de cette étape cruciale, les instances de représentation des salariés estiment ne pas disposer de l'information nécessaire pour rendre leur avis.
"On précipite les choses et aujourd'hui on se trouve face à un manque d'information notoire", a dénoncé jeudi devant M. Hérald l'avocate du CCE, Me Judith Krivine, en réclamant des informations plus détaillées sur les conséquences du transfert sur les affectations du personnel, la mobilité ou encore les conditions de travail.
"On ne sait rien de la façon dont tout cela va être géré. Or il est de l'intérêt des salariés et des demandeurs d'emploi que cela soit fait quand ce sera prêt et ce n'est pas le cas", a poursuivi l'avocate.
"On est dans le flou le plus complet", a renchéri l'avocat des trois Assedic franciliennes, Me Eric Moutet.
Rappelant le caractère "extraordinairement compliqué" de la fusion, l'avocat de l'Unedic, Me Gilles Bélier, a considéré pour sa part que l'information fournie était tout à fait suffisante.
Selon Stéphane Guillou, de la CGT Unedic, d'autres actions en référés sont en cours en France à l'initiative de la CGT, de FO et de la CFE-CGC de l'Unedic.
Le juge des référés rendra sa décision lundi à 14H00.