Alcoa enregistre l'une des plus fortes du marché américain avec une chute de 3,24% à 10,14 dollars dans l'après-midi. Les investisseurs sont déçus de l'annonce de la direction du groupe, qui a déclaré ne pas envisager de façon spécialement déterminée de monter au capital de Rio Tinto. Depuis quelques jours, des rumeurs circulent selon lesquelles le géant américain de l'aluminium et son partenaire chinois se prépareraient à augmenter leur participation dans Rio Tinto.
En février dernier, Alcoa et Chinalco avaient racheté ensemble environ 9% du groupe minier afin de contrer l'offre de rachat formulée par BHP Billiton sur ce dernier. Or, le cours de Rio Tinto s'est effondré récemment, après que BHP a jeté l'éponge dans ce dossier.
La violente chute du cours aurait pu laisser une plus grande marge de manoeuvre à Alcoa et son partenaire chinois pour intervenir et tenter d'accroître leur participation au sein du géant de la mine à un prix cassé. Une opération d'autant plus avantageuse pour l'américain qu'il a dépensé jusqu'à présent une somme largement inférieure à celle versée par Chinalco pour récupérer les 9% qu'ils détiennent en commun.
L'assèchement du marché du crédit et la fonte du prix des matières premières ont toutefois eu raison des rumeurs d'intérêt qui bruissaient sur les marchés ces derniers jours.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Produits de base - Métaux
La Chine consomme toujours plus de métaux. Ce pays consomme déjà un tiers de la production mondiale d'aluminium, d'étain, de zinc, de plomb et un quart de la production de cuivre ou de nickel. Selon les analystes, en extrapolant les tendances actuelles (en termes de consommation, et d'équipement), la Chine devrait consommer 60% des métaux dans le monde dans dix ans. C'est pourquoi plusieurs mesures ont été prises pour sécuriser ses approvisionnements. Face à l'envolée des cours des matières premières, la Chine a décidé de constituer des stocks stratégiques de minerais et métaux. Les autorités ont également interdit l'exploitation de certains gisements d'or, de cuivre et de charbon du sous-sol national, et ont fixé des quotas d'exportation de certains minerais rares. Les entreprises nationales sont incitées à investir dans les gisements à l'étranger. Le fonds souverain CIC, doté de 200 milliards de dollars, a été créé pour mener des prises de participation dans des entreprises occidentales.