La Bourse de New York a terminé en forte hausse mercredi, à la veille d'un long pont, soutenue par les annonces du président élu américain Barack Obama, qui a précisé son plan de bataille contre la crise: le Dow Jones a gagné 2,91% et le Nasdaq 4,60%.
Selon des chiffres définitifs de clôture, le dow jones industrial average (djia) a pris 247,14 points, pour clôturer à 8.726,61 points. Le principal indicateur de Wall Street aligne ainsi une quatrième séance consécutive de hausse, une performance plus vue depuis avril.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a progressé de 67,37 points, à 1.532,10 points, et l'indice élargi Standard & Poor's 500 de 30,39 points (+3,53%), à 887,68 points.
Les volumes d'échanges ont été limités à la veille de Thanksgiving, jour férié pendant lequel les marché sont fermés. Vendredi, la Bourse sera ouverte pour une séance raccourcie mais de nombreux intervenants feront le pont.
Malgré cette reprise du marché actions, le marché obligataire, jugé plus sûr, a atteint de nouveaux sommets. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est tombé pour la première fois brièvement sous les 3%. Il a terminé à 3,001%, contre 3,092% mardi soir, et celui à 30 ans à 3,563%, contre 3,632% la veille.
En nette baisse à l'ouverture, le Dow Jones s'est hissé dans le vert lors d'une nouvelle conférence de presse de Barack Obama.
"Le marché semble bien réagir à l'annonce par le président élu Barack Obama que l'ancien patron de la Réserve fédérale, Paul Volcker, va diriger une nouvelle équipe de conseillers économiques", a relevé Al Goldman, de Wachovia Securities.
"Il y a une bonne impression générale quant à l'économie: Barack Obama sélectionne une bonne équipe de conseillers économiques, avec un bon secrétaire au Trésor (ndlr: Timothy Geithner), et prépare un plan de relance solide", a expliqué Art Hogan, analyste pour la banque Jefferies.
En début de séance, la tendance avait été plombée par une salve d'indicateurs économiques, "tous mauvais", selon Peter Cardillo, d'Avalon Partners.
Particulièrement attendus alors que la période des achats pour les fêtes débute vendredi, les chiffres de dépenses de la consommation des ménages américains ont révélé un recul en octobre d'une ampleur plus vue depuis 2001.
Les autres statistiques n'ont rien révélé de plus rassurant: ventes de logements neufs au plus bas depuis 1991, activité industrielle dans la région de Chicago au plus bas depuis 1982, chute des commandes de biens durables.
Mais pour les analystes de Charles Schwab, "les statistiques économiques décevantes ont été reléguées au second plan, les intervenants ayant l'esprit à la saison des fêtes".
Après avoir plombé le marché mardi, les valeurs technologiques ont mené la marche: l'équipementier Cisco a gagné 6,31% à 16,35 dollars, Microsoft 2,00% à 20,39 dollars, Apple 4,36% à 94,76 dollars, eBay 4,43% à 13,45 dollars et Amazon.com 3,84% à 43,80 dollars.
General Motors (+35,11% à 4,81 dollars) et Ford (+29,52% à 2,15 dollars) ont profité des commentaires des analystes de la Deutsche Bank, qui ont jugé de plus en plus probable une aide rapide du gouvernement américain à l'industrie automobile nationale.
Dans le secteur financier, le géant bancaire Citigroup, sauvé ce week-end par le gouvernement, a poursuivi son rebond, en hausse de 15,95% à 7,05 dollars. Les autres banques ont aussi fini dans le vert, malgré des commentaires pessimistes de l'influente analyste d'Oppenheimer, Meredith Whitney.
Le titre du géant canadien des télécoms BCE, coté sur le New York Stock Exchange, s'est effondré de 34,05% à 20,63 dollars. Le cabinet comptable KPMG a émis des doutes mercredi sur sa solvabilité, ce qui pourrait compromettre son rachat par des fonds pour 52 milliards de dollars canadiens.