La Bourse de Paris devrait ouvrir en baisse mardi, le contrat à terme sur le CAC 40 perdant 0,43% une quarantaine de minutes avant l'ouverture des échanges, malgré le bond de Wall Street et des places asiatiques et au lendemain de la deuxième envolée de son histoire.
L'indice parisien a signé lundi la deuxième plus forte hausse de son histoire (+10,09%), réconforté par la perspective de plans de relance aux Etats-Unis et en Europe. Il restait sur la deuxième pire semaine de son histoire qui l'avait vu perdre 12,46%, tombant à 2.881,26 points.
La Bourse de New York a terminé quant à elle en forte hausse lundi, portée par l'envolée des valeurs financières après le sauvetage du géant bancaire Citigroup par les autorités américaines. Le Dow Jones a gagné 4,93% et le Nasdaq 6,33%.
Dans la foulée, les places asiatiques bondissaient mardi matin. La Bourse de Tokyo a terminé sur une progression de 5,22% alors que Hong Kong prenait 3,58% à 07H08 GMT.
Les marchés profitent de la perspective de plans de relance massifs aux Etats-Unis et en Europe alors que les grandes économies s'enfoncent dans la récession.
Lundi, le président élu américain Barack Obama a désigné officiellement Timothy Geithner comme secrétaire au Trésor alors que la presse annonce déjà qu'un futur plan de relance économique pourrait atteindre 700 milliards de dollars, pour lutter contre la récession.
Ce serait l'un des plans de relance les plus massifs en termes financiers depuis le New Deal de Franklin Roosevelt dans les années 1930.
M. Obama a dit qu'il souhaitait agir rapidement afin de créer 2,5 millions d'emplois et d'en finir avec "le cercle vicieux" de la crise actuelle. Selon lui, le nouveau plan devra être adopté "tout de suite" par le Congrès.
"Nous allons devoir tendre la main aux autres pays du monde pour élaborer une réponse mondiale" à la crise, a déclaré en outre M. Obama.
De son côté, le ministre des Finances britannique Alistair Darling a reconnu que le Royaume-Uni allait connaître une très nette récession l'an prochain, qu'il entend limiter par un plan de relance équivalent à un point de PIB, dont la mesure-phare sera une baisse de la TVA.
La Commission européenne compte reprendre à son compte cette idée dans un plan de relance qu'elle dévoilera mercredi. L'Allemagne et la France ont cependant déjà rejeté lundi l'idée d'une telle mesure pour relancer leurs économies.
Côté indicateur, le moral des consommateurs allemands est parvenu à légèrement monter en décembre, malgré l'entrée du pays en récession, mais risque de flancher à la moindre mauvaise nouvelle sur le front de l'emploi, selon la dernière enquête de l'institut GfK parue mardi.
Les investisseurs surveilleront par ailleurs aux Etats-Unis la confiance des consommateurs de novembre (15H00 GMT) et la conférence de presse de la présidente de la FDIC (agence chargée de garantir les dépots bancaires aux Etats-Unis, ndlr) sur les résultats du secteur bancaire (15HH00 GMT).
La deuxième estimation du PIB américain au troisième trimestre sera publiée à 13H30 GMT. La première estimation avait fait état d'un recul de 0,3%, plaçant la première économie mondiale aux portes de la récession.
VALEURS A SUIVRE:
EADS: Le patron de l'avionneur européen Airbus, Thomas Enders, n'a pas exclu lundi de devoir procéder à une réduction des cadences de production si la crise s'aggravait, tout en promettant un soutien à ses clients qui pourraient rencontrer des difficultés à financer l'achat d'avions.
PEUGEOT et RENAULT: Barack Obama a assuré que l'industrie automobile américaine était trop vitale pour disparaître, mais a promis que l'Etat ne ferait aucun "chèque en blanc" sans des transformations à long terme de la part des constructeurs.
La majorité démocrate du Congrès s'est donnée la semaine dernière 15 jours supplémentaires pour parvenir à faire voter un plan "viable" pour aider General Motors, Ford et Chrysler.
WENDEL: le Parquet de Paris a ouvert une information judiciaire sur la réorganisation du capital du groupe après une plainte dénonçant les bénéfices indus qu'auraient réalisés à cette occasion certains de ses dirigeants dont Ernest-Antoine Seillière.
REMY COINTREAU a vu son bénéfice net pour le premier semestre 2008/2009 (clos au 30 septembre) progresser de 26,7% à 48,3 millions d'euros.
Le groupe a en revanche enregistré une baisse de son bénéfice opérationnel courant de 4,7% ainsi que de sa marge opérationnelle qui passe à 17,1% contre 17,5% il y a un an.