La Bourse de Paris a terminé en hausse mardi, le CAC 40 progressant de 1,18%, dans un marché porté comme la veille par une vague d'achats opportunistes, après la dégringolade subie la semaine dernière.
L'indice vedette a pris 37,45 points à 3.209,56 points, dans un volume d'échanges de 5,142 milliards d'euros, au lendemain de la deuxième plus forte hausse de ses vingt ans d'histoire (+10,09%).
Londres a terminé en hausse de 0,44%, Francfort de 0,13% et l'Eurostoxx de 0,24%.
"C'est tout à fait un rebond technique, qui s'inscrit dans le rebond d'hier et qui fait suite à deux semaines épouvantables", a expliqué à l'AFP un vendeur d'actions parisien.
Il a cependant jugé la durée de ce mouvement "difficile à prévoir", alors que la Bourse de New York sera fermée jeudi et très calme vendredi en raison de Thanksgiving.
Selon le vendeur d'actions, le CAC pourrait même tomber "autour des 2.500 points au cours du premier semestre 2009", la volatilité actuelle du marché étant "le signe d'une aversion au risque"
"Il y aura encore pas mal d'avertissements sur résultats au quatrième trimestre en mars et avril" et ils permettront de "faire le point sur les prévisions pour 2009", a encore détaillé le vendeur d'actions.
Par ailleurs la perspective de plans de relance, qui avait largement porté les Bourses lundi, s'est précisée mardi.
Les autorités américaines ont annoncé un ensemble de mesures qui vont mobiliser quelque 800 milliards de dollars.
La Réserve fédérale américaine (Fed) va notamment reprendre jusqu'à 100 milliards de dette des organismes de refinancement hypothécaires Fannie Mae et Freddie Mac, et jusqu'à 500 milliards de leurs actifs adossés à des créances hypothécaires.
La banque fédérale de réserve de New York va elle prêter jusqu'à 200 milliards de dollars pour soutenir le marché du crédit automobile, des encours de cartes de crédits, des crédits étudiants et des crédits consentis aux PME.
Par ailleurs, les investisseurs n'ont guère été surpris par les chiffres de la croissance américaine et les prévisions de l'ocde pour 2009. Le produit intérieur brut des Etats-Unis a reculé de 0,5% au troisième trimestre (en rythme annuel) par rapport au précédent, contre -0,3% précédemment annoncé.
L'OCDE a en outre indiqué que la plupart des pays de la zone allaient subir des "récessions sévères et prolongées", pour certains jusqu'en 2010.
ArcelorMittal a tenu le haut de l'indice (+7,09% à 30,20 euros) alors que le groupe a dit s'apprêter à licencier environ 2.400 salariés dans son usine américaine de Burns Harbor (Indiana) d'ici la mi-janvier.
Les banques ont terminé dans le vert: Crédit Agricole a bondi de 7,68% à 8,34 euros, Société Générale de 8,96% à 30,99 euros, BNP Paribas a pris 3,97% à 40,55 euros, Dexia 3,83% à 3,25 euros.
Les valeurs liées à l'immobilier ont également terminé dans le peloton de tête: Lafarge a grimpé de 9,58% à 40,84, Bouygues de 7,09% à 30,20 euros et Vinci de 5,48% à 30,80 euros.
Rémy Cointreau (+3,44% à 26,79 euros) a profité de la hausse de son bénéfice net pour le premier semestre 2008/2009 (clos au 30 septembre) et de la confirmation de ses perspectives pour l'exercice.
Axa a reculé de 2,38% à 13,12 euros, l'assureur ayant révisé à la baisse son objectif de résultat opérationnel 2008.
Des valeurs les moins exposées aux fluctuations de la croissance sont restées plus calmes avec des variations modérées. Ainsi Vivendi a baissé de 1,26% à 21,54, Danone de 0,86% à 44,41 euros. Air Liquide a progressé de 0,54% à 63,90 euros.
Pages Jaunes en revanche a lâché 3,42% à 7,07 euros et Sanofi-Aventis 2,58% à 43,35 euros.