La Bourse de Paris devrait ouvrir en nette baisse jeudi matin, le contrat à terme sur le CAC 40 perdant 2,73% une quarantaine de minutes avant l'ouverture, dans le sillage du plongeon de Wall Street et de Tokyo, touchées par les craintes de récession et de déflation.
L'indice parisien avait rechuté mercredi, cédant 4,03%, dans une séance incertaine et marqué par un faible volume d'échanges.
La Bourse de New York a plongé mercredi à ses plus bas niveaux depuis plus de cinq ans. Le Dow Jones a perdu 5,07% et le Nasdaq 6,53%.
Dans la foulée, les bourses asiatiques se sont effondrées jeudi.
La Bourse de Tokyo a chuté de 6,89%, sur un marché déserté par les acheteurs, pénalisé par ailleurs par la hausse du yen et l'annonce de très mauvais chiffres du commerce extérieur au Japon. De son côté, la bourse de Séoul a perdu 6,70% et Hong Kong reculait de 5,5% à la mi-séance vers 05H00 GMT.
La Réserve fédérale américaine a revu mercredi en forte baisse ses prévisions pour l'économie des Etats-Unis, n'écartant pas la possibilité d'une contraction de l'activité l'an prochain, et a prévenu qu'un retour à la normale serait un chemin long et difficile.
Ces prévisions sont incluses dans un document annexé aux minutes de la dernière réunion de son Comité de politique monétaire (FOMC), tenue les 28 et 29 octobre. Pour aider l'économie, la Fed avait alors baissé son taux directeur de 0,5 point, le ramenant au niveau très bas de 1,0%.
Dans ses commentaires, la Fed a de nouveau laissé entendre qu'elle pourrait le baisser encore davantage si nécessaire.
Face au marasme croissant de l'économie mondiale et des marchés, l'Union européenne envisage, quant à elle, un plan de relance de 130 milliards d'euros.
Un porte-parole de la Commission a toutefois jugé "prématuré de discuter de la taille et de l'orientation détaillée de ce paquet" qui doit être adopté mercredi prochain.
Côté indicateurs, les investisseurs surveilleront aux Etats-Unis les demandes hebdomadaires d'allocations chômage (13H30 GMT), l'indice composite de l'activité économique en octobre (16H00 GMT) et l'indice de l'activité économique dans la région de Philadelphie en novembre (15H00 GMT).
VALEURS A SUIVRE:
BNP PARIBAS, dont le cours de Bourse a perdu 22,5% en trois séances, a affirmé mercredi dans un communiqué qu'aucune "augmentation de capital n'est à l'étude", hormis celle qui est prévue dans le cadre de l'acquisition de Fortis.
Dans son sillage, CREDIT AGRICOLE, NATIXIS et SOCIETE GENERALE ont chuté la veille. En outre, la banque américaine Citigroup, s'est effondré jeudi à Wall Street dans un volume d'échange plus de deux fois supérieur à la normale: son action est tombée à 6,40 dollars, son plus bas niveau depuis treize ans.
AIR FRANCE-KLM s'est montré prudent jeudi pour l'ensemble de son exercice 2008-2009 en raison de la crise, après avoir essuyé une forte baisse de ses bénéfices au deuxième trimestre, plombé par le coût élevé du carburant.
VINCI a obtenu en partenariat avec un groupe américain le contrat de construction d'un tunnel destiné à évacuer les eaux traitées dans la rivière Détroit (Etats-Unis), un marché d'un montant de 299 millions de dollars (environ 230 millions d'euros).
PEUGEOT et RENAULT: Les démocrates du Sénat américain, qui ont proposé une nouvelle aide de 25 milliards de dollars pour les constructeurs automobiles en difficulté, se trouvaient dans une impasse mercredi soir face aux républicains qui proposent d'utiliser des fonds déjà votés.
Les démocrates prédisent qu'une faillite des constructeurs coûterait 126 milliards de dollars en trois ans, et que trois millions de personnes pourraient perdre leur emplois.