Wall Street est en baisse. La volatilité continue de peser. Dans le rouge à l'ouverture, le Dow Jones est reparti à la hausse avant de replonger tant la situation macroéconomique paraît désastreuse. Le mois dernier, les mises en chantier et les permis de construire ont poursuivi leur déclin alors que l'inflation a enregistré une baisse record, preuve supplémentaire de la contraction de la demande des ménages. Le secteur automobile est à la peine. General Motors menacé de faillite, cède plus de 15%. A 17h30, le Dow Jones cède 1,3% à 8315,23 points, le nasdaq composite 2,26% à 1449,73 points.
Comme les autres valeurs bancaires du Dow Jones, Citigroup (- 8,97% à 7,61 dollars) figure parmi les plus fortes baisses de l'indice vedette de la place new-yorkaise. La banque américaine a indiqué qu'elle allait réintégrer dans son bilan les derniers actifs détenus par ses SIV (véhicule de titrisation). Une des premières décision de Vikram Pandit après sa nomination à la tête de la banque, il y a près d'un an, avait été de consolider sept SIV représentants 49 milliards d'actifs. Au cours des trois dernières séances, Citigroup a perdu 17%, ce qui porte son recul depuis le 1er janvier à plus de 70%.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice des prix à la consommation a reculé de 1% en octobre après une croissance nulle en septembre. Les analystes visaient en moyenne un repli de 0,8% de l'indice. Sur un an, les prix à la consommation affichent une progression de 3,7%, contre un consensus de +4%. Hors énergie et alimentaire, l'indice des prix accuse en octobre une baisse de 0,1% après une hausse de 0,1% en septembre. Les économistes tablaient sur une hausse de 0,1%. Sur un an, cet indice enregistre une hausse de 2,2%, contre un consensus de +2,4%.
791 000 mises en chantier ont été comptabilisées aux Etats-Unis au mois d'octobre en rythme annuel, après 828 000 en septembre, chiffre révisé de 817 000. Les économistes tablaient sur 780 000 mises en chantier.
Par ailleurs, 708 000 permis de construire ont été accordés aux Etats-Unis en octobre en rythme annuel, après 805 000 en septembre, chiffre révisé de 786 000. Les économistes visaient 772 000.
La semaine dernière, les stocks de brut ont augmenté de 1,6 million de barils alors que économistes visaient une hausse de 800 000 barils. Les stocks d'essence ont augmenté eux de 500 000 barils, contre un consensus de 400 000. Les stocks de produits distillés ont reculé de 1,5 million de barils, contre une hausse de 600 000 barils attendu.
Le Compte rendu de la Fed du 29 octobre sera publié à 20h00.
Les valeurs à suivre
BOEING
Les dates de livraison prévues pour les 3 734 appareils du carnet de commandes de Boeing pourraient être décalées de 10 semaines en raison de la grève des mécaniciens, selon le Wall Street Journal. Le quotidien financier indique que le groupe a besoin de temps pour relancer les chaînes de montage à pleine cadence. Le constructeur aéronautique américain doit dévoiler les modalités de son nouveau calendrier début décembre.
FORD/GENERAL MOTORS/CHRYSLER
General Motors, Ford et Chrysler ont défendu hier devant la commission bancaire du Sénat le plan de sauvetage de l'industrie automobile. Le projet de loi dévoilé lundi prévoit que 25 milliards de dollars de crédits supplémentaires soient accordés au secteur, en plus des 25 milliards déjà débloqués. En cas d'adoption du texte, Chrysler obtiendrait 7 milliards de dollars, GM de 9 à 10 milliards et Ford de 7 à 8 milliards. Par ailleurs, la société allemande spécialisée dans l'énergie solaire SolarWorld a l'intention de soumettre une offre sur quatre usines allemandes d'Opel, filiale de GM.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.