La Bourse de New York a fini en forte baisse mardi, minée par la dégradation de la consommation aux Etats-Unis et ses conséquences sur les entreprises: le Dow Jones a perdu 1,99% et le Nasdaq 2,22%.
Selon les chiffres définitifs de clôture, le dow jones industrial average (djia) a reculé de 176,58 points, à 8.693,96 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 35,84 points, à 1.580,90 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a cédé 2,20% (20,26 points), à 898,95 points.
En forte baisse dès l'ouverture, le Dow Jones a perdu jusqu'à 300 points à la mi-séance, après un repli de 0,82% lundi.
"On a observé le même type de tendance que lundi, les investisseurs sont concentrés sur l'état de l'économie américaine", a observé Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
"En plein manque de confiance, les intervenants sont inquiets pour la consommation à l'approche des fêtes de fin d'année", a-t-il ajouté.
Attisant la nervosité, les chiffres des ventes de détail en octobre et l'indice de confiance du consommateur sont attendus vendredi.
Les chaînes de magasins américaines ont vu leurs ventes baisser de 1,0% la semaine dernière, après deux semaines de progression, selon le Conseil international des centres commerciaux (ICSC).
Selon M. Pado, la baisse du marché a été amplifiée par de faibles volumes pour cause de jour semi-férié (armistice de la Première guerre mondiale).
Les indices ont brièvement limité leurs pertes quand les autorités américaines ont annoncé un plan destiné à aider les propriétaires immobiliers en difficulté, afin de prévenir les saisies de leur logement, par le biais d'une modification vigoureuse des termes de leur emprunt.
"Ce moratoire sur les saisies va relâcher la pression, mais pas résoudre le problème", a jugé M. Pado.
"Tout ce qui compte pour le marché, ce sont les résultats d'entreprises et la dégradation de l'économie qui se poursuit", a commenté Peter Cardillo, d'Avalon Partners.
Le constructeur automobile General Motors, qui a besoin d'une aide d'urgence des autorités pour éviter la faillite, selon son PDG Rick Wagoner. Après une chute de 22% lundi, son action a plongé encore de 13,10% à 2,92 dollars, au plus bas depuis 1943.
Parmi les autres sociétés sur lesquelles s'interrogent le marché, la chaîne de cafés Starbucks (-1,77% à 10,00 dollars) a publié un bénéfice quasi-nul pour le quatrième trimestre et le producteur d'aluminium Alcoa (-7,13% 10,94 dollars) a annoncé une nouvelle baisse de sa production pour faire face au ralentissement du marché.
"La détérioration des perspectives de résultats va probablement rester l'élément dominant sur le marché", a avancé Al Goldman, de Wachovia Securities.
Dans le secteur financier, le groupe American Express (-6,59% à 22,40 dollars) a été autorisé par la banque centrale à prendre le statut de holding bancaire, ce qui doit lui permettre de bénéficier des apports en capital prévus par le Trésor dans le cadre du plan Paulson.
Mais au lieu de rassurer, cette annonce a rappelé au marché que les difficultés des institutions financières persistaient, au lendemain des pertes gigantesques annoncées par l'assureur AIG (-0,88% à 2,26 dollars).
L'action Citigroup a cédé 3,66% à 10,80 dollars, passant sous les 11 dollars pour la première fois depuis 1996. Bank of America a perdu 4,06% à 18,69 dollars, et Morgan Stanley 3,43% à 14,08 dollars.
Les compagnies pétrolières ExxonMobil (-1,85% à 72,65 dollars) et Chevron (-1,08% à 73,53 dollars) ont pâti du recul des cours du brut, sous les 60 dollars à New York, au plus bas depuis mars 2007.
Le marché obligataire était fermé pour le "Veterans Day".