La Bourse de New York a rebondi vendredi après deux séances de chute, malgré l'importante dégradation du marché de l'emploi américain et des pertes abyssales de General Motors, au bord du dépôt de bilan: le Dow Jones a gagné 2,85% et le Nasdaq 2,41%.
Selon les chiffres définitifs de clôture, le dow jones industrial average (djia) a pris 248,02 points, à 8.943,81 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 38,70 points, à 1.647,40 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a progressé de 2,89% (26,11 points), à 930,99 points.
"Le marché rebondit après deux séances de fortes baisses", a noté Owen Fitzpatrick, de la Deutsche Bank. Le Dow Jones avait perdu mercredi et jeudi plus de 10%, un recul plus vu depuis octobre 1987.
L'indice vedette de Wall Street a repris environ la moitié de ses pertes de la veille. "Ce n'est pas vraiment un signe d'entousiasme", a jugé Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
Les investisseurs ont été confrontés à de nouveaux signes concrets de la profondeur de la crise économique qui touche les Etats-Unis.
La première économie mondiale a détruit en octobre 240.000 emplois, plus qu'anticipé par le marché, et le chômage a bondi à 6,5%, son plus haut niveau depuis 14 ans et demi.
Côté entreprises, le géant de l'automobile General Motors (-9,38% à 4,35 dollars) a annoncé avoir accusé une perte trimestrielle atteignant 2,5 milliards de dollars, soit deux fois plus qu'attendu par le marché.
Plus inquiétant encore, il a prévenu qu'il risquait de se retrouver dès le début 2009 avec un niveau de liquidités ne lui permettant plus de poursuivre normalement ses opérations.
"Personne n'attendait de bonne nouvelle, ni des chiffres de l'emploi, ni de General Motors", a estimé M. Volokhine. "A la limite, la bonne nouvelle, c'est que GM n'est pas en faillite aujourd'hui", a-t-il ajouté.
En forte hausse une grande partie de la séance, les indices ont brièvement effacé une partie de leurs gains après la première conférence du président élu des Etats-Unis, Barack Obama, consacrée à la situation économique.
"Quelques âmes innoncentes espéraient qu'il annoncerait des mesures, alors qu'en fait il a rappelé qu'il ne serait président qu'à partir du 20 janvier", a observé M. Volokhine.
"Il a par contre rassuré en promettant un plan de relance rapidement, c'est important parce qu'on en est à un point où il faut vraiment essayer d'éviter un effondrement de la consommation", a ajouté le stratégiste.
Autre victime de la crise, Ford (-2,53% à 1,93 dollar) a annoncé qu'il prévoyait de réduire de 10% ses coûts salariaux en Amérique du Nord.
Tant le groupe de médias et de loisirs Walt Disney (+0,79% à 22,99 dollars) que l'opérateur de télécoms Sprint Nextel (-13,04% à 3,20 dollars) ont prévenu que leur activité allait ralentir.
Le fabricant de composants pour téléphones portables Qualcomm (+8,81% à 35,94 dollars) a annoncé un bénéfice supérieur aux attentes. Mais il a revu en baisse son estimation de la croissance de ses marchés.
La banque Goldman Sachs a cédé 4,30% à 77,25 dollars. Elle "est en train de supprimer 3.200 emplois alors que des rumeurs indiquent qu'elle pourrait annoncer des pertes, pour la première fois depuis son introduction en Bourse", ont indiqué les analystes de DA Davidson.
Les valeurs liées aux matières premières, massacrées ces derniers jours, ont particulièrement rebondi, à l'image de la première capitalisation du Dow Jones, le pétrolier ExxonMobil, en hausse de 4,18% à 72,47 dollars. Le géant de l'aluminium Alcoa a pris 6,24% à 10,90 dollars.
Le marché obligataire a baissé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 3,780%, contre 3,707% jeudi soir, et celui à 30 ans à 4,261%, contre 4,200% la veille.