Les chiffres de l'emploi catastrophiques publiés aujourd'hui n'ont pas effrayé les investisseurs en ce début de séance à Wall Street. Ce, malgré l'annonce de la suppression de 240 000 emplois et un taux de chômage de 6,5% ; du jamais vu depuis plus de 14 ans. Ce sont les rachats à bon compte qui expliquent le rebond des marchés : au sortir de deux séances marquées par des baisses spectaculaires, le Dow Jones a chuté d'environ 10%. A la mi-séance, le Dow Jones avançait de 1,41% à 8 818,37 points tandis que le Nasdaq s'accordait 1,52% à 1 633,20 points.
Ford (+1,01% à 2 dollars) a fait pire que prévu au troisième trimestre, confirmant la situation dramatique du secteur automobile américain. Le constructeur a enregistré une perte d'exploitation de 2,98 milliards de dollars au troisième trimestre et un chiffre d'affaires de 32,1 milliards de dollars, en baisse de 22% par rapport à la même période de l'an dernier. La perte nette pour le troisième trimestre s'est élevée à 129 millions de dollars, contre 380 millions de dollars à la même période de l'année précédente.
Les chiffres macroéconomiques
240 000 emplois ont été supprimés en octobre en dehors du secteur agricole, contre 284 000 au mois de septembre (chiffre révisé de 159 000). Le consensus visait 200 000 destructions de postes. Le taux de chômage ressort à 6,5%, supérieur au chiffre de 6,3% attendu par les marchés.
Les valeurs à suivre
AIG
Selon les informations du Wall Street Journal, les pouvoirs publics américains envisageraient d'assouplir les termes du prêt de 85 milliards de dollars accordé à American International Group. Le versement de cette somme par l'Etat américain avait été suivi d'un second prêt de 37,8 milliards de dollars peu après, à la demande d'AIG.
DISNEY
Disney a publié des résultats trimestriels décevants. «La confiance des consommateurs est à son niveau le plus bas depuis 30 ans, et même avec les meilleurs produits nous en ressentons les effets», a déclaré Robert Iger, directeur général du groupe de divertissement. Au quatrième trimestre clos fin septembre, Disney a dégagé un bénéfice net en baisse de 14% à 760 millions de dollars, soit 40 cents par action. Hors éléments exceptionnels, notamment une perte liée à la faillite de Lehman Brothers, le bénéfice par action a atteint 43 cents, soit 6 cents de moins que le consensus Thomson Reuters.
FORD
Ford a enregistré une perte d'exploitation de 2,98 milliards de dollars au troisième trimestre et un chiffre d'affaires de 32,1 milliards de dollars, en baisse de 22% par rapport à la même période de l'an dernier. Le constructeur automobile américain a annoncé qu'il comptait réduire sa masse salariale nord-américaine de 10%. Le groupe a également l'intention de céder des actifs non stratégiques. La perte nette pour le troisième trimestre s'est élevée à 129 millions de dollars, contre 380 millions de dollars à la même période de l'année précédente.
JP MORGAN
JP Morgan a annoncé qu'il ne réaliserait aucun profit lié aux rachats de Bear Stearns et Washington Mutual. La banque américaine a précisé qu'elle pourrait même enregistrer des pertes non prévues.
NVIDIA
Nvidia a publié des résultats en forte baisse au troisième trimestre, mais supérieurs aux attentes grâce à la bonne gestion de ses coûts. Le spécialiste des processeurs graphiques a vu son bénéfice net en baisse de 74% à 61,7 millions, soit 11 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'est élevé à 20 cents, soit 8 cents de mieux que le consensus Thomson Reuters. Les ventes ont chuté de 20% à 897,7 millions de dollars.
SPRINT NEXTEL
Le troisième plus important opérateur de téléphonie mobile américain, Sprint Nextel, a essuyé une perte au troisième trimestre. Le groupe a affiché une perte nette de 326 millions de dollars, soit 11 cents par action, contre un bénéfice de 64 millions de dollars, ou 2 cent par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le groupe est à l'équilibre alors que le consensus visait un BPA de 3 cents. Son chiffre d'affaires a reculé de 11,8% à 8,81 milliards de dollars et l'opérateur télécoms a perdu 1,3 million d'abonnés, dont 1,1 million d'abonnés mensualisés, qui sont les plus rentables.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Productivité : elle mesure la variation de la production sur une période donnée, une heure par exemple. La productivité permet d'apprécier l'efficacité d'une économie. Aux Etats-Unis, elle est publiée chaque trimestre pour le secteur non agricole en même temps que les coûts salariaux unitaires. Ces derniers sont considérés comme un bon indicateur avancé des tensions inflationnistes. En effet, les salaires constituent une part importante des coûts de revient d'un produit ou d'un service.
Ces deux statistiques sont publiées ensemble car si les augmentations des salaires peuvent provoquer une hausse de l'inflation, l'accroissement de la productivité peut permettre aux entreprises de les financer sans relever leurs prix.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.