Les marchés européens s'apprêtent à prolonger leur rebond de la fin de semaine dernière dans le sillage des places asiatiques. De l'Inde, où la Banque centrale a réduit ses taux d'intérêt, à la Corée du Sud, où un plan de relance a été annoncé, les autorités publiques continuent de prendre de nouvelles mesures pour limiter l'impact de la crise financière sur l'économie. A Paris, les investisseurs s'intéresseront en particulier aux résultats trimestriels de Société Générale. Le spécialiste du conseil en hautes technologies, Altran, a, lui, dévoilé son chiffre d'affaires trimestriel.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné vendredi un petit corps blanc surmonté d'une mèche basse de 69 points. En terminologie japonaise, ce chandelier indique que les intérêts acheteurs conservent la main sur le marché. Vendredi dernier, DayByDay évoquait une figure de fin de tendance baissière appelée wedge (ou biseau) descendant. Cette hypothèse graphique se trouve renforcée par la formation d'un gap haussier ainsi que la préservation du support à 3280 points : ces éléments techniques confirment l'amélioration de la configuration technique de l'indice parisien. Pour les heures de cotation à venir, le bureau d'études DayByDay maintient son avis positif sur le CAC 40 pour viser la résistance à 3550 points puis 3756 points.
Les valeurs à suivre
GENERALE DE SANTE
Générale de Santé a réalisé un résultat net part du groupe 9 mois de 74,7 millions d'euros, en progression de 134,9%. Le résultat opérationnel a atteint 135,50 millions d'euros, en augmentation de 102,80% grâce en particulier à la plus-value nette de 60 millions d'euros enregistrée à la suite de la cession à Icade des murs de quatre cliniques de la région parisienne. La marge d'excédent brut d'exploitation du groupe est stable à 11,4%, pour un montant de 167,4 millions d'euros. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 1,466 milliard d'euros, en croissance de 4,5%.
GROUPIMO
Groupimo a enregistré au 30 juin 2008 un chiffre d'affaires de 5,3 millions d'euros contre 7 millions d'euros au 30 juin 2007. "Dans un contexte de forte dégradation des marchés de l'immobilier, le métier d'agence immobilière enregistre une baisse sensible de son activité de 49% sur la période", précise le groupe dans un communiqué. Groupimo explique que le nombre de transactions en fort repli s'explique en partie par les difficultés que rencontrent les clients pour accéder à un financement, ce qui les conduit à reporter leurs achats.
QUANTEL
Le groupe Quantel a révisé en baisse ses objectifs 2008. Le spécialiste de la technologie laser à usages scientifiques a indiqué que la progression du chiffre d'affaires annuel par rapport à 2007 serait inférieure à l'objectif de 30% précédemment annoncé. De ce fait le résultat opérationnel sur l'année demeurera négatif. «Les effets de la crise économique mondiale sont déjà sensibles depuis la fin du troisième trimestre, en particulier dans les domaines de l'électronique et de la dermatologie», a expliqué le groupe.
SOCIETE GENERALE
Société Générale a réalisé au troisième trimestre un résultat net part du groupe de 183 millions d'euros, en recul de 83,7%, et un résultat brut d'exploitation de 1,411 milliard d'euros, en baisse de 29,5%. Les analystes interrogés par Reuters visaient en moyenne un résultat net de 542 millions d'euros. Son coût du risque s'est établi à -687 millions d'euros. Le produit net bancaire a atteint 5,108 milliards d'euros, en repli de 5%. Le groupe bancaire a précisé que son ratio Tier One au 30 septembre après prise en compte des mesures gouvernementales s'établissait à 9%.
Les chiffres macroéconomiques
Aujourd'hui, les investisseurs attendent les indices des directeurs d'achat dans le secteur manufacturier pour le mois d'octobre à 10 heures pour la zone euro et à 16 heures pour les Etats-Unis.
Les dépenses de construction pour le mois de septembre aux Etats-Unis sont également attendues à 16 heures.
Ce matin, l'euro cote 1,2858 face au dollar.
Vendredi à Paris
Les marchés actions européens ont dit adieu au mois d'octobre sur une quatrième séance consécutive de hausse. Ce rebond a été alimenté par les interventions des pouvoirs publics au niveau mondial (baisse des taux, plan de relance…), dont le but est de limiter l'impact de l'aggravation de la crise financière sur l'économie. Les indices européens ont pourtant enregistré leur baisse mensuelle la plus prononcée depuis le krach d'octobre 1987. L'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 2,33% à 3487,07 points. L'indice FTSE Eurofirst 80 a progressé de 2,40% à 3289,43 points.
Vendredi à Wall Street
Les marchés actions américains ont fini en hausse le mois le plus volatil depuis la Grande Dépression. L'indice S&P500, l'indice de référence des gestionnaires d'actifs américains, a connu sa plus forte baisse mensuelle depuis le krach d'octobre 1987. Les statistiques économiques publiées vendredi ont confirmé la mauvaise situation dans laquelle se trouve l'économie américaine. L'indice Dow Jones a clôturé en hausse de 1,57% à 9325,01 points et a gagné 11,29% sur la semaine. Le Nasdaq Composite a progressé de respectivement 1,32% et 10,88% à 1720,95 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Indice PMI (US) : Le PMI, tiré de l'anglais " Purchasing Managers Index ", est l'indicateur de l'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis. Il est fondé sur une enquête mensuelle réalisée auprès de directeurs d'achat de l'industrie américaine et donne une image immédiate de la santé de l'activité manufacturière. Baromètre de l'état de santé de l'économie américaine, cet indice est très suivi par les institutions financières pour décider de l'évolution des taux d'intérêt outre-Atlantique.
Indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.