Les marchés actions européens ont dit adieu au mois d'octobre sur une quatrième séance consécutive de hausse. Ce rebond a été alimenté par les interventions des pouvoirs publics au niveau mondial (baisse des taux, plan de relance…), dont le but est de limiter l'impact de l'aggravation de la crise financière sur l'économie. Les indices européens ont pourtant enregistré leur baisse mensuelle la plus prononcée depuis le krach d'octobre 1987. L'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 2,33% à 3487,07 points. L'indice FTSE Eurofirst 80 a progressé de 2,40% à 3289,43 points.
A Londres, l'action BT Group s'est affaissée de 19,07% à 115 pence après avoir perdu jusqu'à 40% à la suite de son profit warning. La performance de l'opérateur télécoms britannique au deuxième trimestre a été plombée par sa division Global Services, spécialisée dans les services pour les grandes entreprises, l'un de ses principaux axes de développement stratégiques. Le directeur général de BT Global Service, le français François Barrault, a démissionné. Il sera remplacé par le directeur financier Hanif Lalani.
Mis en difficulté par les génériques, affecté par l'échec de l'Acomplia et critiqué pour la relative faiblesse de son pipeline, Sanofi-Aventis (+4,84% à 44,43 euros) organise la résistance. Le laboratoire a publié des résultats trimestriels salués par la communauté financière. En contrôlant davantage ses coûts, le groupe a pu relever ses prévisions de croissance du bénéfice par action. Surtout, il démontre sa volonté d'améliorer sa compétitivité. A charge pour le nouveau patron Chris Viebacher, dont l'arrivée est imminente, de poursuivre le travail, sans oublier de dynamiser sa R&D.
L'Oréal a finalement limité ses pertes. Le titre du géant des cosmétiques a cédé 2,95% à 59,015 euros, victime d'un profit warning inattendu. Le groupe a pris la décision de maintenir un fort soutien publi-promotionnel sur ses marques au quatrième trimestre pour préparer 2009 dans les meilleures conditions possibles. En conséquence, il vise désormais pour 2008 un bénéfice net par action en croissance de l'ordre de 7% à 8% à taux de change constants. Fin août, la société disait viser une progression à deux chiffres.
Les chiffres macroéconomiques
La consommation des ménages américains a reculé de 0,3% en septembre, comme attendu par les économistes. Elle était restée stable en août. Le revenu des ménages a lui progressé de 0,2%, soit légèrement plus que ce que ne prévoyait le consensus (+0,1%). Le mois précédent, le revenu des ménages avait progressé de 0,5%. Enfin, l'indice des prix à la consommation, hors énergie et alimentation, a augmenté de 0,2%, contre un consensus de +0,1%. L'indice des prix PCE «core » a progressé de 0,2%, comme en août.
L'indice de confiance des ménages américains calculé par l'Université du Michigan a chuté de 70,3 en septembre à 57,6 en octobre. Les économistes visaient 57,8. Il s'agit de la plus forte baisse enregistrée depuis la création de l'indice en 1952.
L'indice PMI de Chicago, qui mesure l'activité économique de la région, s'est établi à 37,8 en octobre après 56,7 en septembre. Le consensus prévoyait 48.
Le taux d'inflation annuel de la zone euro s'établirait à 3,2% en octobre 2008, selon une estimation rapide publiée par Eurostat, l'office statistique des communautés européennes. En septembre, le taux était de 3,6%.
Le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s'est établi à 7,5% dans la zone euro en septembre 2008, inchangé par rapport à août. Il était de 7,3% en septembre 2007. Dans l'Europe des 27, le taux de chômage s'est élevé à 7% en septembre 2008, contre 6,9% en août. Il était de 7% en septembre 2007.
A la clôture, l'euro cote 1,2750 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.