La Bourse de New York a fini sans direction claire mercredi, en dépit de la baisse des taux de la banque centrale américaine, sous l'effet d'un renouveau des inquiétudes sur General Electric en fin de séance: le Dow Jones a perdu 0,82% et le Nasdaq a gagné 0,47%.
Selon les chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a reculé de 74,16 points, à 8.990,96 points, tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, prenait 7,74 points, à 1.657,21 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a cédé quant à lui 1,11% (10,42 points), à 930,09 points.
Au lendemain d'un rebond spectaculaire -le Dow Jones avait pris plus de 10%-, la place new-yorkaise, hésitante une grande partie de la séance, a connu une fin de séance mouvementée.
En hausse de plus de 200 points quinze minutes avant la cloche, l'indice vedette a brusquement piqué du nez alors que le conglomérat General Electric donnait "un avertissement sur résultat", a expliqué Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
Selon l'agence Dow Jones Newswires, le groupe aurait indiqué espérer que ses bénéfices restent stables même si le chiffre d'affaires devait chuter de 10% à 15%. Son titre a perdu 1,49%, à 19,20 dollars.
Interrogé par l'AFP après la clôture, un porte-parole de GE a indiqué que des propos du PDG avaient été cités "hors contexte" et ne constituaient en aucun cas des nouvelles prévisions.
"Ce genre de commentaires n'est pas étonnant vu la situation actuelle, mais cela montre l'extrême nervosité du marché", a estimé M. Volokhine.
Auparavant, le marché avait été soutenu par l'annonce par la banque centrale américaine (Fed) d'une baisse d'un demi-point de son taux directeur.
Les analystes avaient anticipé cette baisse, qui ramène le taux directeur à 1,00%, un niveau historiquement bas déjà en vigueur de juin 2003 à juin 2004.
"Il y a deux manières de voir: d'un côté la Fed reconnaît que tout ce qu'elle a fait pour l'instant ne suffit pas à empêcher les Etats-Unis de tomber dans la récession, d'un autre côté cela montre qu'elle reste déterminée à agir pour soutenir la croissance", a réagi Lindsey Piegza, de FTN Financial.
"Le marché semble voir le verre à moitié plein", a-t-elle ajouté.
Pour Brian Bethune, de IHS Global Insight, "il est clair que la Fed est passée d'une approche défensive, au cas par cas, à une attitude offensive".
"C'est un tournant, et un signal positif pour la résolution de la crise", a-t-il ajouté.
Le groupe pétrolier Chevron a pris 1,40% à 71,00 dollars, alors que le prix du baril de pétrole a bondi de près de 5 dollars à New York.
Le constructeur automobile General Motors a gagné 8,16% à 6,76 dollars. Selon l'agence de presse japonaise Kyodo News, GM aurait sondé Toyota sur une possible rencontre au sommet pour discuter de leurs options.
Le titre du fabricant d'articles de grande consommation Procter & Gamble a cédé 3,54% à 60,99 dollars: il a élargi sa fourchette de prévisions vers le bas pour prendre en compte un ENVIRONNEMENT incertain.
La banque d'affaires franco-américaine Lazard a perdu 5,99% à 28,39 dollars. Elle a enregistré une perte nette au troisième trimestre, à cause de charges exceptionnelles. Même hors-exceptionnels, le bénéfice reste inférieur aux attentes.
L'action Motorola a lâché 6,51% à 5,46 dollars. Selon le Wall Street Journal, l'équipementier de télécoms veut accélérer la restructuration de sa branche de téléphones mobiles en difficulté, en misant sur Android, le système d'exploitation créé par Google (-3,68% à 355,10 dollars).
Le marché obligataire a baissé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est monté à 3,874%, contre 3,820% mardi soir, et celui à 30 ans à 4,238%, contre 4,172% la veille.