Les marchés actions européens connaissent un net rebond, dans le sillage de Wall Street qui s'est envolé hier. Les investisseurs parient sur une baisse des taux de la Fed ce soir. Ils seront également attentifs aux commandes de biens durables pour septembre à 13h30. A Paris, Suez Environnement tire son épingle du jeu après avoir dépassé les attentes, tandis que Société Générale est toujours malmenée en raison de rumeurs de pertes. Vers 12h, l'indice CAC 40 gagne 6,80% à 3326,58 points. L'indice FTSE Eurofirst 80 progresse de 4,70% à 3131,56 points.
Suez Environnement bondit de 11,83% à 14,37 euros porté par un chiffre d'affaires trimestriel et un Ebitda légèrement meilleur qu'attendu. Le numéro deux mondial des services à l'ENVIRONNEMENT profite du contraste entre ses perspectives et celles de Veolia. En lançant son troisième profit warning de l'année, le leader mondial du secteur avait suscité les doutes des investisseurs quant au caractère défensif du marché de l'eau et des déchets. La confiance affichée du dauphin a dissipé ces craintes : les métiers du groupe sont "peu exposés" à la crise, a asséné son patron Jean-Louis Chaussade.
Les déclarations à répétition de Société Générale (-2,95% à 32,35 euros) n'y font rien : les investisseurs continuent imperturbablement à sanctionner le titre. Ce matin, encore, Société Générale dégringolait de 9,96% à 30,01 euros avant que l'action ne soit, une nouvelle fois, brièvement suspendue. Il s'agit de la seule valeur dans le rouge dans un marché parisien en très net rebond, avec une progression de 5,85% du CAC 40. La banque ne ménage pourtant pas ses efforts pour tenter de rassurer les investisseurs.
STMicroelectronics (+4,18% à 6,55 euros) a publié une perte trimestrielle de 289 millions de dollars, en raison notamment d'une charge de 344 millions de dollars liée à sa participation au capital de Numonyx. Les analystes interrogés par Reuters visaient un bénéfice net de 133 millions de dollars. Le fabricant franco-italien de semiconducteurs a également annoncé 24 millions de dollars de coûts de restructuration, dépréciations et charges ponctuelles à caractère durable.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les investisseurs prendront connaissance des Commandes de biens durables pour le mois de septembre à 13h30. A 15h30, ce sera au tour des statistiques pétrolières hebdomadaire d'être dévoilées. Enfin, la décision de la Fed sur ses taux d'intérêt devrait tomber à 19h15.
Sur le marché des changes, l'euro cote 1,2526 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Le groupe STMicroelectronics a été créé en juin 1987 à la suite du regroupement de Thomson Semiconducteurs (France) et de SGS Microelettronica (Italie). En mai 1998, SGS-Thomson Microelectronics a pris le nom de STMicroelectronics. Le groupe franco-italien est l'un des premiers fabricants mondiaux de semi-conducteurs et le premier européen. Il exerce son activité dans plusieurs domaines : les télécommunications, l'électronique grand public, l'informatique ou encore l'automobile. Le groupe réalise une grande partie de ses ventes en Asie-Pacifique puis en Europe et en Amérique du Nord et enfin dans les pays émergents. Le groupe compte près de 50.000 employés, 16 unités de recherche et développement avancées, 39 centres de conception et d'applications, 15 principaux sites de production et 78 bureaux de vente dans 36 pays.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- STM évolue vers un modèle d'activité dit « fab-light », qui consiste à ne pas détenir en propre ses capacités de production. Le groupe devrait ainsi améliorer ses marges.
- Avec un portefeuille de produits " différenciés ", STMicroelectronics a noué des partenariats stratégiques avec ses principaux clients, notamment dans le secteur des télécommunications et de l'électronique grand public.
- La structure financière de ST Microelectronics est saine.
- Le groupe a annoncé la création d'une entreprise commune avec Intel dans les mémoires flash, baptisée Numonyx. La cession de la division mémoires flash permettra au groupe de s'alléger d'un fardeau, cette activité affichant de faibles marges et étant fortement consommatrice de capitaux.
Les points faibles de la valeur
- STM évolue dans un secteur extrêmement concurrentiel et fortement cyclique qui alterne phases de surcapacités et de sous-capacités.
- Le groupe réalise une part importante de son chiffre d'affaires avec Nokia, ce qui lui confère une importante exposition à la santé du fabricant finlandais de téléphones mobiles.
- le groupe présente une structure de coûts plus rigide que celle de ses concurrents.
- Si le groupe publie ses comptes dans la devise américaine, une grande partie de ses coûts reste libellée en euros. Le groupe met toutefois en place une politique de change qui le protège partiellement des fluctuations à la hausse comme à la baisse.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Le niveau d'activité des fabricants de semi-conducteurs est bien évidemment lié à l'évolution des principaux débouchés du secteur (informatique, téléphonie mobile, électronique grand public, électronique embarquée, ou encore la domotique). Ainsi, le secteur est fortement cyclique, c'est-à-dire qu'il varie en fonction de la conjoncture et, plus particulièrement, en fonction du marché des équipements électriques et électroniques.
- Parallèlement, le niveau des stocks mondiaux de semi-conducteurs est un bon indicateur de tendance. En général, plus il est élevé, plus la demande est faible, et plus les capacités de production sont excédentaires, donc peu rentables.
- Certains analystes considèrent que le marché des semi-conducteurs est désormais un marché mature, qui ne devrait plus afficher des taux de croissance supérieurs à 15 %. On peut s'attendre à voir se former à l'avenir des alliances entre les différents acteurs du secteur.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Electronique
D'après l'institut d'études GFK, les ventes en valeur du marché français de l'électronique grand public ont reculé de 1% au premier semestre. Ce chiffre représente une rupture par rapport aux taux de croissance élevés des années précédentes : 6% en 2005, 18% en 2006 (grâce au boom des écrans plats) et 8% en 2007. La mauvaise performance du début d'année est liée à la baisse des prix de vente mais aussi à une conjoncture économique difficile. Tous les produits ne sont pas logés à la même enseigne : les ventes de lecteurs de DVD sont les plus touchées avec une chute de 20% tant en volume qu'en valeur. Même si les GPS bénéficient d'une croissance en volume de 20%, ils pâtissent d'une chute des prix et affichent un retrait de 8,7% de leurs ventes. Quant aux baladeurs MP3, ils souffrent de la concurrence des téléphones mobiles, qui remplissent de plus en plus souvent la fonction de lecteur de musique portable. Par contre, les fabricants de téléviseurs s'en sortent très bien et enregistrent une croissance de 7% des ventes en valeur sur le semestre. Le téléviseur LCD a représenté 90% des ventes d'écrans et plus de la moitié du marché total en valeur, contre 40% en 2007. Les ventes de modèles plasma ne représentent plus que 8% du marché, contre 11% l'an dernier.
=/Semi-conducteurs/=
Pour l'année 2008, le World Semiconductor Trade Statistics table sur une progression de 4,8% des ventes mondiales de semi-conducteurs (à 268 milliards de dollars) par rapport à l'an passé. Cette estimation a été revue à la baisse car, début 2008, l'association professionnelle américaine évaluait la croissance du secteur à plus de 9%. Cette nouvelle prévision est toutefois similaire à celle établie par l'institut Gartner qui s'attend à une augmentation de 4,6%. Face à un recul des prix, qui impactent négativement leurs résultats, les fabricants de mémoires DRAM et flash ont réduit leurs investissements industriels de façon significative, à l'instar de Qimonda, Samsung, ou Micron. Ceux qui sont plus diversifiés, tels STMicroelectronics, recourent à la sous-traitance pour une partie de leur production.