Le supplice continue pour les places boursières européennes dans le sillage de leurs consoeurs asiatiques. Le pessimisme s'accentue concernant les perspectives de l'économie mondiale alors que de plus en plus de pays émergents sont touchés par la crise. Les valeurs financières sont particulièrement chahutées alors les augmentations de capital se multiplient de l'Allemagne au Japon. Seules quelques rares valeurs exposées au dollar, comme EADS, échappent à la correction. Vers 12h30, l'indice CAC 40 cède 5,64% à 3013,77 points et le FTSE Eurofirst 80 4,67% à 2825,97 points.
En Allemagne, Postbank (- 16,66% à 8,055 euros) a annoncé une augmentation de capital d'urgence de 1 milliard d'euros, dont Deutsche Post a assuré la souscription à 100%. Dans le même temps, KBC (- 8,24% à 24,50 euros) va devenir la troisième banque belge, après Dexia et Fortis, à bénéficier des deniers de l'Etat, avec une injection de 3,5 milliards d'euros du gouvernement belge. Quant au japonais Mitsubishi, il cherche actuellement à lever 8 milliards d'euros, alors que la bourse de Tokyo est au plus bas.
La sanction est sans appel. Steria décroche de 15,79% à 8,80 euros après avoir lancé son deuxième profit warning de l'année. Victime de difficultés opérationnelles en France, la ssii a prévenu qu'elle n'atteindrait ni son objectif d'une marge opérationnelle consolidée proche de 8% en 2008, ni le consensus qui s'élevait à environ 7,8%. La marge opérationnelle est désormais attendue à 7,5%. Conséquence de la poursuite des problèmes rencontrés par la société en France, le directeur pour cette zone, François Mazon, a été remercié et remplacé temporairement par François Enaud, gérant du groupe.
SES (- 0,64% à 13,91 euros) surperforme le marché parisien grâce à la publication de résultats 9 mois en ligne avec les attentes. L'opérateur de satellites a également ajusté à la hausse ses objectifs 2008 mais uniquement en raison de la prise en compte d'une hypothèse de taux de change euro/dollar plus faible. SES a également fait ce que bien peu de sociétés peuvent se permettre en cette période d'extrême incertitude concernant les perspectives économiques mondiales : présenter ses objectifs 2009. Des prévisions toutefois prudentes, affirment les analystes.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice IFO du climat des affaires pour le mois d'octobre a reculé à 90,2 contre 92,9 en septembre. Les analystes interrogés par Reuters 91 visaient en moyenne.
Les ventes de logements neufs aux Etats-Unis pour le mois de septembre seront publiées à 15 heures.
Ce matin, l'euro cote 1,2461 face au billet vert. La monnaie unique a retrouvé ses niveaux d'avril 2006.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
ifo (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.