La Bourse de New York ( )a terminé en forte baisse vendredi, mais a nettement limité les dégâts après la panique qui s'était emparée plus tôt des places financières asiatiques et européennes: le Dow Jones a perdu 3,59% et le Nasdaq 3,23%.
Selon les chiffres définitifs de clôture, le dow jones industrial average (djia) a lâché 312,30 points, à 8.378,95 points, et le , à dominante technologique, 51,88 points à 1.552,03 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a cédé quant à lui 3,45% (31,34 points), à 876,77 points.
Après une séance de montagnes russes jeudi, terminée sur une note positive, (le Dow Jones prenant 2%), la place new-yorkaise s'attendait au pire: les Bourses asiatiques ont fini leur séance sur un plongeon et les marchés européens avaient dégringolé dans leur sillage, de près de 10% par moments pour certaines.
Mais les indices de la première bourse mondiale, en baisse de plus de 5% à l'ouverture, ont finalement limité les dégâts, le Dow Jones restant au dessus de son plancher du 10 octobre, même au plus bas de la séance.
"Une séance comme celle-là ne fait que prolonger l'agonie", a estimé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
"C'est une journée sans vraiment de nouvelle, on ne sait pas plus qu'avant quand le plancher sera atteint", a ajouté l'analyste.
Le mouvement de vente a été "mondial" et "n'a épargné aucun secteur", a observé Anthony Conroy, vendeur d'actions pour BNY ConverEx. "Les gens se préparent à une récession plus longue que ce qu'ils avaient anticipé", a-t-il ajouté.
Les 30 valeurs composant l'indices Dow Jones ont fini dans le rouge, mais sur des baisses moins spectaculaires qu'aux pires moments de la séance.
"On observe des niveaux tels que certaines actions sont extrêmement attractives pour un investissement à long terme", a expliqué M. Conroy. "Il y a des opportunités vraiment énormes".
Les bancaires ont été particulièrement attaquées: Citigroup a cédé 7,40%, Bank of America 8,39% et JPMorgan Chase 6,39%.
Le producteurs d'énergie et de matières premières, qui pèsent environ 20% des indices, ont pâti de la chute des cours du pétrole après la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de réduire son offre.
Cette annonce a été suivie d'une chute des cours du baril à 61 dollars à Londres et 63 à New York, au plus bas depuis mai 2007.
Le pétrolier ExxonMobil, première capitalisation du Dow Jones, a perdu 1,92% et son concurrent Chevron 4,28%.
Le titre de la banque régionale National City a chuté de 24,73% à 2,07 dollars : en difficulté depuis plusieurs mois, elle va être rachetée par sa concurrente PNC (+3,52% à 58,88 dollars), donnant naissance au cinquième établissement du pays par les dépôts. Mais l'acquéreur n'a offert aucune prime aux détenteurs d'actions National City.
Le numéro un mondial des logiciels Microsoft a cédé 3,00% à 21,65 dollars : il a révisé à la baisse ses prévisions économiques en raison de la probabilité d'un "ralentissement économique prolongé".
Ironie de l'Histoire, le "jeudi noir" qui a lancé le krach de 1929 à Wall Street était également un 24 octobre, il y a exactement 79 ans.
Même le marché obligataire, refuge habituel de l'investisseur inquiet, a baissé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 3,697%, contre 3,534% jeudi soir, et celui à 30 ans à 4,087%, contre 3,969% la veille.