La baisse de production de 15% dans le groupe ArcelorMittal, décidée par la direction pour faire face à une baisse des commandes, ne prendra pas la forme de chômage technique en France, ont affirmé vendredi plusieurs syndicats à l'AFP.

"Le groupe a annoncé sa décision de baisser sa production en Europe dans les aciers plats-carbonne de 15%", mais "d'ores et déjà on nous a annoncé qu'il n'y a aura pas de chômage technique", a expliqué à l'AFP Henri Botella (CFE-CGC).

"La direction a préféré anticiper les arrêts programmés des installations pour économiser au maximum les coûts de production, et profiter des périodes creuses pour faire des entretiens", a-t-il dit.

"C'est parce que la situation est assez catastrophique. Non seulement les commandes n'arrivent plus, mais en plus les clients qui avaient passé commande appellent pour annuler leurs commandes, notamment dans l'automobile", a ajouté Edouard Martin (CFDT).

Deux hauts fourneaux en France, à Dunkerque dans le Nord (le haut fourneau n°3), et à Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône (le haut fourneau n°2) seront arrêtés entre mi-novembre et mi-janvier, ont précisé les syndicalistes.

"Pendant ces périodes, on va écluser les congés payés, les RTT, les temps consacrés à la formation et à la maintenance", a précisé M. Botella, soulignant que "ces périodes d'arrêts de hauts fourneaux, c'est courant. On a l'habitude de marcher avec des hauts fourneaux en arrêt, des demi-usines, sans mettre les gens au chômage".

"Pour l'instant, la direction générale nous a dit qu'elle espérait une reprise de l'activité vers février 2009", a précisé M. Martin (CFDT). Si c'est ça, avec les congés, les RTT, les phases de formation, on devrait pouvoir passer ce cap difficile. Mais si la crise devait perdurer, ce serait plus compliqué et je vois mal comment on pourrait échapper à du chômage", souligne-t-il.

Les usines en aval (aciéries, laminoirs) seront également affectés. Le nombre de jours d'arrêt sera différents en fonction des sites.

Ainsi, l'usine de Florange (Moselle) arrêtera "plus tôt que prévu, du 18-20 décembre jusqu'au 4-5 janvier". "S'il y a une reprise, il n'y a pas de problème pour reprendre début janvier, il y a toujours de l'entretien, de la formation, un mois, on peut tenir", juge M. Martin.

"Pour l'instant ça va, il reste des congés, des RTT au personnel, on va écluser les compteurs jusqu'à la afin de l'année", a-t-il ajouté se disant "par contre beaucoup plus inquiet pour la sous-traitance, qui va payer de plein pot ces décisions".