La baisse est générale et de grande ampleur en Europe. Chaque jour qui passe confirme que l'accentuation de la crise financière a très rapidement infecté l'économie réelle et les comptes des entreprises. Des sociétés dans des secteurs aussi variés que l'automobile (Renault, Peugeot…) ou la technologie (Microsoft) ont ainsi abaissé leurs prévisions de résultats. Après être repassé sous les 3000 points pour la première fois depuis le 2 juin 2003 et touché un plus bas depuis mai 2003, le CAC 40 perd désormais 8,41% à 3032,51 points. Le FTSE Eurofirst 80 cède 8,36% à 2850,64 points.
A Londres, l'action HSBC chute lourdement comme l'ensemble du secteur bancaire européen. Morgan Stanley a dégradé son objectif de cours à 75 dollars de Hong Kong contre 100 dollars auparavant, selon une source de marché. Le broker s'inquiète d'un accroissement de dettes «toxiques» de la banque en Asie.
Rien ne va décidément plus pour l'industrie automobile française. Après Renault hier soir, c'est au tour de PSA de lancer un profit warning ce matin. Le premier groupe automobile français prévoit désormais un recul de 3,5% de ses ventes mondiales et une marge opérationnelle consolidée autour de 1,3 % cette année, alors qu'il tablait auparavant sur une marge de 3,5%. Au troisième trimestre, la marque au lion a vu ses ventes chuter de 5,2% à 13,3 milliards d'euros. Résultat : le titre dévisse de 11,99% à 15,75 euros ce matin.
Air France-KLM chute de 6,95% à 11,04 euros. Les investisseurs sanctionnent brutalement le titre après que le groupe ait annoncé qu'il risquait fort de ne pas parvenir à tenir ses objectifs cette année en raison de la dégradation de la situation économique. La compagnie aérienne a déclaré que compte tenu de la conjoncture économique actuelle, il lui serait «très difficile» d'atteindre son objectif d'un résultat d'exploitation d'un milliard d'euros pour l'exercice en cours.
Les chiffres macroéconomiques
Le PIB britannique a reculé de 0,5% au troisième trimestre, du jamais vu depuis 1992. Les économistes interrogés par Reuters visaient en moyenne un repli de 0,2%. La croissance était nulle au deuxième trimestre..
L'activité économique s'est nettement dégradée dans la zone euro en octobre, selon les estimations rapides des indices des directeurs d'achat (PMI) compilées par la société Markit et publiées par Reuters. Dans les services, l'indice a reculé à 46,9 contre 48,4 au mois de septembre. Les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur 47. La baisse pour le secteur manufacturier est encore plus importante. L'indice a chuté de 3,7 points à 41,3, soit son plus bas niveau depuis la création de cette statistique en 1997. Aucun économiste n'attendait un tel repli.
Aux Etats-Unis, les ventes de logements anciens pour le mois de septembre seront publiées à 16 heures.
A la mi-séance, l'euro cote 1,2592 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.