Les marchés européens ont évité le pire car les pertes sont restées contenues aux Etats-Unis. L'indice CAC 40 a perdu plus de 10% en cours de séance. Chaque jour qui passe confirme la gravité de la récession. Des sociétés dans des secteurs aussi variés que l'automobile (Renault, Peugeot…) ou la technologie (Microsoft) ont ainsi abaissé leurs prévisions de résultats. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 3,54% à 3193,79 points après être repassé sous les 3000 points pour la première fois depuis le 2 juin 2003. Le FTSE Eurofirst 80 a cédé 4,70% à 2964,50 points.
L'action KBC traverse de violentes turbulences aujourd'hui à la bourse de Bruxelles. Le titre a chuté de 7,08% à 26,70 euros. Dans la matinée, le titre a même cédé jusqu'à 28% de sa valeur. Cette chute est largement liée à la spéculation, les investisseurs craignant une demande de capital supplémentaire de KBC aux autorités. «KBC n'est pas à l'abri des événements dramatiques dans le secteur bancaire dans la période récente», a estimé la banque Degroof dans une note publiée aujourd'hui.
Rien ne va décidément plus pour l'industrie automobile française. Après Renault hier soir, c'était au tour de PSA de lancer un profit warning ce matin. Le premier groupe automobile français prévoit désormais un recul de 3,5% de ses ventes mondiales et une marge opérationnelle consolidée autour de 1,3 % cette année, alors qu'il tablait auparavant sur une marge de 3,5%. Au troisième trimestre, la marque au lion a vu ses ventes chuter de 5,2% à 13,3 milliards d'euros. Au final, le titre a limité son repli : - 1,51% à 17,62 euros.
Air France-KLM a chuté de 3,12% à 11,495 euros. Les investisseurs sanctionnent brutalement le titre après que le groupe ait annoncé qu'il risquait fort de ne pas parvenir à tenir ses objectifs cette année en raison de la dégradation de la situation économique. La compagnie aérienne a déclaré que compte tenu de la conjoncture économique actuelle, il lui serait «très difficile» d'atteindre son objectif d'un résultat d'exploitation d'un milliard d'euros pour l'exercice en cours.
Les chiffres macroéconomiques
Le PIB britannique a reculé de 0,5% au troisième trimestre, du jamais vu depuis 1992. Les économistes interrogés par Reuters visaient en moyenne un repli de 0,2%. La croissance était nulle au deuxième trimestre..
L'activité économique s'est nettement dégradée dans la zone euro en octobre, selon les estimations rapides des indices des directeurs d'achat (PMI) compilées par la société Markit et publiées par Reuters. Dans les services, l'indice a reculé à 46,9 contre 48,4 au mois de septembre. Les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur 47. La baisse pour le secteur manufacturier est encore plus importante. L'indice a chuté de 3,7 points à 41,3, soit son plus bas niveau depuis la création de cette statistique en 1997. Aucun économiste n'attendait un tel repli.
Les reventes de logements aux Etats-Unis ont atteint 5,18 millions d'unités en rythme annualisé, soit un rebond de 5,5% au mois de septembre. Il s'agit de la première hausse de ce chiffre depuis deux ans, selon les chiffres de l'Association nationale des agents immobiliers. Le prix médian d'un logement à l'échelon national a connu une nouvelle baisse de 9% sur un an à 191 000 dollars ; un nouveau plus bas depuis le mois d'avril 2004.
A la clôture, l'euro cote 1,2715 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.