La Bourse de New York a terminé en hausse jeudi une séance très volatile, alors que les incertitudes persistent sur l'avenir des entreprises confrontées à la dégradation de l'économie américaine: le Dow Jones a gagné 2,02%.
Le Dow Jones Industrial Average (DJIA), qui avait perdu 5,69% mercredi, a repris 172,04 points, à 8.691,25 points, alors que le Nasdaq, à dominante technologique, a cédé 11,84 points (-0,73%) à 1.603,91 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a progressé de 1,26% (11,33 points), à 908,11 points.
Si elle ne s'est pas terminée sur un mouvement spectaculaire, la séance a été marquée par une forte volatilité, le Dow Jones évoluant en yo-yo entre +3% et -3%.
"On perd 200 points, et l'instant d'après on est dans le vert!", s'est exclamée Lindsey Piegza, de FTN Financial.
Pour Hugh Johnson, de Johnson Illington Avisors, ces mouvements "reflètent les incertitudes concernant l'économie américaine et les résultats des entreprises".
Confrontés à une nouvelle salve de résultats, les investisseurs ont reçu des signaux contrastés, aussi bien sur le trimestre écoulé qu'en termes de prévisions, alors que les Etats-Unis, comme nombre de leurs partenaires commerciaux, semblent au bord de la récession.
"Les séances devraient rester très volatiles tant que les investisseurs s'interrogeront: le plancher a-t-il été atteint, ce qui signifierait qu'il y a de nombreuses bonnes affaires sur le marché, ou en est-on encore loin?", a estimé Mme Piegza.
Renforçant l'incertitude, "la semaine a été très calme en termes d'indicateurs économiques, et le marché n'a pas reçu d'indices sur l'état de l'économie, même si on ne s'attend à rien de bon", a ajouté l'analyste.
Touche d'optimisme quant à la crise persistante de l'immobilier, le Trésor américain a indiqué travailler à un plan de protection des propriétaires en difficulté.
Les valeurs technologiques, jugées particulièrement sensibles à la conjoncture, ont été particulièrement attaquées, le Nasdaq perdant plus de 5% en séance avant de limiter les dégâts.
Les pétroliers ExxonMobil - première capitalisation du Dow Jones - et Chevron ont bénéficié d'un rebond d'environ deux dollars des cours du brut, avec des progressions respectives de 9,01% et 8,15%.
Le constructeur automobile General Motors a perdu 1,45% à 6,10 dollars. Il va recourir à des licenciements secs pour faire face à ses difficultés financières, car son programme de départs volontaires ne suffit plus.
La banque Goldman Sachs, qui s'apprête à supprimer 10% de ses effectifs, soit plus de 3.000 emplois, a lâché 5,34% à 108,58 dollars. Sa concurrente Morgan Stanley a cédé 6,47% à 18,08 dollars.
Le marché obligataire a profité des incertitudes. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 3,534%, contre 3,618% mercredi soir, et celui à 30 ans à 3,969%, contre 4,088% la veille.