La Bourse de New York a terminé sur une chute mercredi, plombée par un sursaut d'inquiétudes du marché sur l'ampleur de la crise économique et la possibilité d'une récession: le Dow Jones a lâché 5,69% et le Nasdaq 4,77%.
Selon des chiffres définitfs de clôture, le dow jones industrial average (djia) a cédé 514,45 points à 8.519,21 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 80,93 points à 1.615,75 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 6,10% (-58,27 points) à 896,78 points, soit son plus bas niveau depuis avril 2003, encore plus bas que les niveaux observés à la mi-octobre.
"Le marché a subi une pression incroyable", a observé Peter Cardillo, d'Avalon Partners, au milieu d'une vague de résultats d'entreprises.
Le Dow Jones a perdu jusqu'à plus de 667 points, effaçant alors l'ensemble des gains accumulés depuis la journée noire du 10 octobre, avant de se reprendre un peu.
"Les résultats ne sont qu'une excuse: le marché craint véritablement une récession, et redoute qu'elle ne soit grave", a ajouté l'analyste.
En pleine période de résultats d'entreprises, dont beaucoup sont inférieurs aux attentes des analystes, les investisseurs ont réagi violemment aux perspectives moroses établies par les différentes sociétés.
Alors que le dégel du marché du crédit avait ramené un peu de confiance lundi, la question de la croissance économique, de son ralentissement et de la possibilité d'une récession est revenue sur le devant de la scène.
Les marchés européens et asiatiques avaient déjà marqué le retour de l'affolement.
"C'est un événement mondial", a souligné Peter Cardillo, notant que le gouverneur de la Banque d'Angleterre Mervyn King avait déclaré que la Grande-Bretagne était "vraisemblablement en train d'entrer en récession".
Indicateur de prévisions d'un ralentissement mondial marqué, la dégringolade des prix du pétrole s'est encore accélérée mardi, le baril tombant à 66,75 dollars. Les valeurs de l'énergie en ont fait les frais. Alcoa a perdu 13,42%, ExxonMobil, première capitalisation du Dow Jones, 9,69%, et ConocoPhillips, qui venait de mettre en garde sur ses bénéfices futurs, 9,08%.
Le titre Boeing, qui n'a pu fournir de prévisions de résultats pour les mois à venir, empêtré dans la grève de ses mécaniciens, a chuté de 7,52%, les analystes s'interrogeant sur l'impact d'un arrêt de travail qui dure depuis le 6 septembre.
ATT (-7,58%) a reculé malgré des bénéfices supérieurs aux attentes, et Merck (-6,54% à 28,01 dollars) a annoncé la suppression de 7.200 postes d'ici à 2011.
A contre-courant du marché, Yahoo (+2,99% à 12,40 dollars) et Apple (+5,35% à 96,15 dollars) ont progressé.
Le premier va malgré tout réduire ses effectifs d'au moins 10% au 4e trimestre, tandis que le second, pourtant stimulé par les ventes d'IPhone, a donné des prévisions prudentes.
Northrop Grumman a avancé de 2,39% après avoir relevé ses prévisions de bénéfice par action pour 2008.
McDonalds, a cédé à la baisse du marché (-1,72% à 54,18 dollars) malgré un bénéfice supérieur aux attentes.
Enfin, SanDisk a dégringolé de 31,91% à 10,05 dollars après le retrait de l'offre de rachat de Samsung.
Le marché obligataire est monté en flèche, redevenant un refuge face aux craintes quant à l'évolution de la conjoncture. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a plongé à 3,618%, contre 3,703% mardi soir, et celui à 30 ans à 4,088%, contre 4,194% la veille.