Les marchés actions européens ont clôturé en très forte baisse, dans le sillage de Wall Street. Les résultats décevants de firmes américaines ont notamment confirmé les inquiétudes des investisseurs. La Réserve fédérale américaine a annoncé qu'elle allait encourager les banques commerciales à augmenter leurs réserves financières afin de lutter contre la crise du crédit. A Paris, Bic fut l'une des rares a tiré son épingle du jeu grâce à la confirmation des objectifs 2008. L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 5,10% à 3298,18 points. L'indice FTSE Eurofirst 80 a perdu 5,66% à 3120,87 point
GlaxoSmithKline a progressé de 1,02% à 1139,50 pence, porté par des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Immunisé contre la crise, "le ralentissement économique n'a pas d'impact perceptible sur la pharmacie, a déclaré Andrew Witty, directeur général du groupe. GSK se montre toutefois prudent en maintenant ses prévisions pour l'année complète. Glaxo a également confirmé la poursuite de ses restructurations et de sa diversification. Ces résultats, après ceux de Novartis et Roche, confirment la robustesse de la pharma européenne dans un ENVIRONNEMENT de plus en plus dégradé.
Danone a perdu 6,68% à 41,40 euros, malgré des ventes supérieures aux attentes au troisième trimestre 2008. Le géant de l'agroalimentaire a dégagé un chiffre d'affaires de 3,846 milliards d'euros, en hausse de 8,3% à données comparables. Oddo Securities anticipait seulement une croissance organique de 6,9%, tandis qu'Exane BNP Paribas prévoyait une progression de 7,5%. Danone a été porté par la hausse de 8,2% des ventes de sa division produits laitiers frais, réalisée malgré la montée des prix.
Bic a bondi 7,97% à 37,25 euros, porté par la confirmation de ses prévisions d'une légère croissance du chiffre d'affaires à taux de change constants pour l'année 2008. La marge d'exploitation devrait être proche de celle des 9 premiers mois 2008. Sur cette période, elle s'est élevée à 15,3%. Le distributeur a réalisé au troisième trimestre un résultat net part du groupe de 42,5 millions d'euros, en hausse de 2,5%, et un résultat d'exploitation de 62 millions d'euros, en repli de 8,1%.
Les chiffres macroéconomiques
La semaine dernière, les stocks de brut sont ressortis en hausse de 3,2 millions de barils, contre une hausse de 2,6 millions de barils attendue par les économistes. Les stocks d'essence ont augmenté de 2,7 millions de barils. Le consensus visait une hausse de 2,8 millions de barils. Enfin, les stocks de produits distillés ont cru de 2,2 millions de barils, bien au-dessus des 100 000 barils attendu.
Sur le marché des changes, l'euro cote 1,2843 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Bic est l'une des marques françaises les plus connues dans le monde grâce à ses articles de papeterie (51% des ventes), ses briquets non rechargeables (27 % du chiffre d'affaires) et ses rasoirs (18 % des ventes). Premier fabricant mondial de stylos billes, le groupe commercialise également des articles de sport et de prêt-à-porter.
Bic est un groupe familial, malgré sa taille de géant multinational des produits de consommation. Les membres de la famille détiennent plus de 42 % des droits de vote et cet actionnariat familial est très présent dans l'opérationnel. Le holding MBD –Marcel Bich Descendants- regroupe les 10 enfants du fondateur et leur nombreuse descendance.
Le groupe commercialise ses produits dans plus de 160 pays dans le monde et emploie 8 512 personnes.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Les produits de Bic jouissent d'une renommée d'envergure internationale.
- Bic bénéficie d'une structure financière solide, qui lui permet de saisir des opportunités de croissance externe. En 2007, Bic Graphic USA a racheté la société américaine Atchison Products, fournisseur de sacs à usage promotionnel.
- Parallèlement au soutien apporté à ses produits classiques, le groupe développe de nouveaux produits à plus forte valeur ajoutée, notamment dans l'activité papeterie.
Les points faibles de la valeur
- La société est confrontée à une forte pression concurrentielle, principalement sur ses activités rasoirs et briquets. Dans les rasoirs, il doit affronter Procter & Gamble, propriétaire de Gillette, et Energizer, qui commercialise Schick et Wilkinson.
- La sensibilité aux prix du segment de la papeterie reste une faiblesse.
- Les marchés sur lesquels Bic est positionné présentent une faible croissance.
-Bic réalise 64% de ses ventes en Amérique du Nord et du Sud, et est donc soumis à un important effet devises.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Bic fabrique des produits de consommation très courante. Les produits lancés par ses homologues sont susceptibles de peser sur les ventes. La capacité du groupe à lancer de nouveaux produits innovants est donc à suivre.
-Le groupe pourrait procéder à une alliance ou à des restructurations pour faire face à la concurrence des producteurs asiatiques à bas prix. Il n'a pas caché qu'il cherchait activement des acquisitions complémentaires de taille moyenne.
- Le cours du dollar est à suivre de près, puisque Bic réalise la plus grande partie de ses ventes à l'international.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens de consommation
La Commission européenne a revu à la baisse sa prévision de croissance pour les 27 pays européens pour 2008. Du fait de la crise financière américaine, d'un prix du baril de pétrole qui reste cher et de l'inflation, qui devrait s'établir à 3,8% cette année, cette croissance ne serait plus de 2% mais seulement de 1,4%. Ce taux devrait être également revu significativement à la baisse pour 2009. La croissance française devrait atteindre 1%, contre 1,6% attendu au printemps dernier. Ce taux serait inférieur à ceux de l'Allemagne, du Royaume-Uni, et de l'Espagne. En cause, le déclin de l'investissement et la détérioration du commerce extérieur. L'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a également revu à la baisse ses prévisions pour l'Europe en 2008. La croissance n'est plus de 1,7% mais de 1,3% pour la zone euro. Au sein de cette zone, la révision la plus élevée concerne la France dont la croissance a été abaissée à 1% pour 2008 (contre une estimation précédente de 1,8%). Le gouvernement français rejoint ces prévisions et table également sur une croissance de 1% pour cette année.