La Bourse de New York a terminé en baisse vendredi, incapable de confirmer son rebond de la veille, dans un marché pénalisé par une grande instabilité: le Dow Jones a cédé 1,41% et le Nasdaq 0,37%.
Selon des chiffres définitifs de clôture, le dow jones industrial average (djia) a perdu 127,04 points, à 8.852,22 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 6,42 points, à 1.711,29 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,62% (5,88 points), à 940,55 points.
"Le marché a vraiment des difficultés à gérer cette volatilité élevée", reflet de la nervosité des investisseurs, a indiqué Anthony Conroy, de BNY ConvergEx Group, qui opère depuis Wall Street.
"L'humeur est un peu meilleure", a-t-il toutefois précisé, alors que le libor (taux interbancaire à trois mois exprimé en dollars) s'est légèrement détendu, laissant entrevoir un retour de la confiance entre les banques pour se prêter mutuellement des fonds.
Sans connaître les fluctuations extrêmes observées lors des précédentes séances, à la hausse comme à la baisse, la dernière heure d'échanges s'est une nouvelle fois révélée à suspense.
Wall Street a oscillé jusqu'au bout autour de l'équilibre avant de prendre une direction claire dans les dix dernières minutes. En cours de séance, les écarts sont allés de -260 points à +301 points pour le Dow Jones.
L'indice vedette peine à véritablement rebondir, malgré les multiples mesures prises face à la crise financière.
Le milliardaire Warren Buffett, qui a récemment multiplié les coups boursiers, y est allé pourtant de son encouragement, appelant dans une tribune au New York Times à "acheter américain", pariant ainsi sur l'avenir des entreprises nationales.
Ce vendredi, en plus du niveau extrême de volatilité, les investisseurs ont dû faire face à l'expiration de 80 millions d'options sur les indices, qui laissent à leurs détenteurs le choix de les exercer ou non.
Le marché a également dû encaisser de nouveaux chiffres décevants pour l'économie. Les mises en chantier de logements ont de nouveau baissé en septembre aux Etats-Unis, de 6,3%, tombant au plus bas depuis plus de 17 ans, bien plus que ce qu'attendaient les économistes.
L'immobilier, au centre des craintes sur la crise économique, poursuit ainsi sa descente aux enfers. L'indice de confiance des consommateurs américains mesuré par l'Université du Michigan a également reculé en octobre, selon des chiffres provisoires, un mauvais augure pour la consommation aux Etats-Unis.
Les résultats d'entreprises se sont en revanche révélées supérieures aux attentes des analystes.
Google (+4,67% à 372,70 dollars) "a montré une résistance remarquable jusqu'à présent. Notamment, l'attention de la direction apportée à l'endiguement des coûts a conduit à un bénéfice par action confortablement au-dessus des attentes", selon la maison de courtage Jefferies.
Le fabricant de microprocesseurs AMD (+2,18% à 4,21 dollars) a nettement réduit sa perte au troisième trimestre à 67 millions de dollars contre 1,189 milliard de dollars au deuxième trimestre.
IBM (-0,81% à 90,78 dollars) a fait état d'un bénéfice net en hausse de près de 20% pour le troisième trimestre et a affiché sa "confiance" pour ses résultats annuels, en dépit de la crise.
Enfin Pfizer a perdu 0,35% après avoir annoncé un accord de principe pour résoudre la quasi-totalité des contentieux liés à ses anti-inflammatoires Bextra et Celebrex, suspectés d'augmenter les risques d'accidents cardiaques, pour un coût de 894 millions de dollars.
Le marché obligataire a été mitigé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 3,938%, contre 3,936% jeudi soir, et celui à 30 ans a progressé à 4,312%, contre 4,227% la veille.