Fortis est loin de profiter de la tendance haussière que connaissent les marchés actions aujourd'hui. Avec une chute de 69,73% à 1,64 euro, le retour en bourse du titre dépasse les scénarios les plus pessimistes. Les analystes tablaient sur une baisse moins violente pour l'action, qui avait été suspendue le 6 octobre. Vendredi 3, le cours de Fortis évoluait autour de 5,41 euros.
Mais voilà : à l'issue d'un plan de sauvetage décidé en urgence, Fortis, en pleines manoeuvres de réorganisation, a annoncé ce matin son intention de demander à être exempté de l'obligation de publier ses résultats du troisième trimestre. En effet, le groupe belgo-néerlandais ne sera pas à même de présenter ces informations le 3 novembre, date initialement prévue pour cette publication.
Fortis a néanmoins communiqué à la Commission bancaire, financière et des assurances belges (CBFA) les informations qu'elle demandait sur le périmètre du nouvel ensemble. Fortis devrait donc afficher un montant total de 8,8 milliards d'euros de capitaux propres, dont 7,4 milliards d'euros de capitaux propres revenant aux actionnaires et 1,4 milliard d'euros appartenant à des intérêts minoritaires.
Les pouvoirs publics belges ont accédé à la requête de l'établissement de publier ses résultats ultérieurement, mais a requis une forme de déclaration trimestrielle de la part de Fortis. Le groupe s'est ainsi engagé à publier un état de sa nouvelle configuration «dès que possible».
Le bancassureur a par ailleurs prévu de tenir une assemblée générale extraordinaire sous huit semaines en vue de présenter sa nouvelle structure à ses actionnaires.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Assurance
D'après Moody's, les notations des compagnies d'assurances européennes devraient rester stables à moyen terme car les assureurs ont adopté des stratégies d'investissement de plus en plus prudentes ces dernières années. Quant aux réassureurs, leurs bénéfices semestriels ont chuté en raison de la dépréciation de leurs placements en actions et obligations. Dans ce contexte, ils pourraient être incités à accroître leurs tarifs pour maintenir leurs performances. Cette tendance est confirmée par Munich Ré et Swiss Re. Le premier va augmenter ses tarifs pour 2009 avec des hausses bien supérieures à 10%. Le second groupe anticipe la fin accélérée du cycle baissier des prix de la réassurance. En France, le recul observé dans l'assurance-vie ces derniers mois pourrait être amplifié par de nouvelles mesures. Dès le début 2009, les placements d'assurance-vie seront soumis à un prélèvement de 1,1%, destiné à financer le revenu de solidarité active (RSA).
Finance - Banques
Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'aff-t d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.