La Bourse de New York a fini vendredi sans direction claire, à l'issue d'une séance marquée par une volatilité extrême alors que s'ouvrait le sommet du G7 à Washington: le Dow Jones a perdu 1,49% tandis que le Nasdaq gagnait 0,27%.
Selon les chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a lâché 128,00 points à 8.451,19 points, tandis que l'indice Nasdaq, à dominante technologique, prenait 4,39 points à 1.649,51 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a quant à lui cédé 1,17% (10,69 points), à 899,23 points.
Après sept séances consécutives de baisse, sur lesquelles le Dow Jones avait perdu au total 21%, les indices ont été agités par une "volatilité incroyable", a relevé Art Hogan, de Jefferies.
Les mouvements sont impressionnants: en chute de 8% juste après l'ouverture, les indices sont passés dans le vert moins d'une demi-heure après, avant de replonger en fin de matinée, puis d'osciller autour de l'équilibre lors de la dernière demi-heure des échanges.
Les remontées spectaculaires du Dow Jones, en début et fin de séance, ont été accueillis par des cris de joie et des applaudissements sur le parquet du New York Stock Exchange, selon les images retransmises par la chaîne d'information financière CNBC.
S'il n'est pas parvenu à se maintenir dans le vert jusqu'à la clôture, l'indice vedette de Wall Street a effacé plus de 500 points de pertes en quelques minutes et son repli final paraît modeste comparé à son plongeon de la veille (-7,33%) et au krach qui a suivi au Japon et en Europe.
"Il y a des rumeurs qui indiquent que le G7 pourrait aider" à enrayer la crise, "c'est ce qui a soutenu le marché en fin de séance", a expliqué de son côté Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
Réunis à Washington pour tenter de trouver un front commun face à la crise, les grands argentiers des pays les plus industrialisés du G7 devaient poser des principes communs d'action après la clôture de Wall Street, mais sans aller jusqu'à avancer un plan unique, selon une source européenne.
"Le marché américain tient plutôt le coup, c'est peut être le signe qu'après ce mouvement de ventes, les institutions financières et +hedge funds+ (fonds spéculatifs) ont désormais suffisamment de cash et que l'on approche de la fin", a estimé Mike Fitzpatrick, de la Deutsche Bank.
La frénétique chasse aux bonnes affaires de fin de séance a profité surtout aux financières, notamment les trois banques qui entrent dans la composition du Dow Jones: Bank of America (+6,32%), Citigroup (+9,13%), et JPMorgan Chase (+13,52%).
Morgan Stanley, massacrée depuis le début de la semaine, a cependant chuté de 22,25% à 9,68 dollars: Moody's a dit craindre pour sa rentabilité en 2009 "et peut-être au delà". Sa concurrente Goldman Sachs a perdu 12,38% à 88,80 dollars.
Globalement, "la séance a été dominée par les mêmes inquiétudes qui pèsent sur le marché depuis sept séances", a observé M. Hogan.
Les valeurs énergétique et minières ont pâti de la liquidation massive qu'ont subi les matières premières - le baril de pétrole a perdu plus de 8 dollars à New York: le pétrolier ExxonMobil, première capitalisation du Dow Jones, a cédé 8,29%, Chevron 9,64% et le géant de l'aluminum Alcoa 9,71%.
Parmi les valeurs technologiques, le titre Microsoft a fini en baisse de 1,35% à 22,00 dollars, après avoir touché un plus bas depuis 10 ans, à 20,65 dollars.
Le conglomérat industriel General Electric (GE) a bondi de 13,10%, à 21,50 dollars: il a fait état d'un bénéfice trimestriel, certes en recul de 23%, mais conforme aux attentes du marché et aux objectifs qui avaient été revus en nette baisse fin septembre.
Le marché obligataire a continué à baisser. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 3,861%, contre 3,834% jeudi soir, et celui à 30 ans à 4,137%, contre 4,120% la veille.