Un rapport sur la revalorisation du métier de gardien d'immeuble remis jeudi à la ministre du Logement Christine Boutin préconise qu'ils soient assimilés à des emplois à domicile, comme les aides pour les personnes âgées et les gardiennes d'enfants.
"Assimiler le gardiennage à un emploi à domicile est essentiel pour assurer le développement et permettre sa revalorisation", écrivent les auteurs du rapport, les avocats Françoise et Philippe Pelletier.
principal avantage de cette formule: les copropriétaires pourraient "déduire de leur revenu le coût du travail qu'ils produisent, comme le fait tout entrepreneur, serait-il à titre individuel", souligne le rapport "en vue de la revalorisation du métier de gardien d'immeuble" qui contient au total 32 propositions.
Me Pelletier, par ailleurs président de l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat (Anah), rappelle que déjà un million de salariés sont employés à ce titre (550.000 au titre de l'aide à domicile, 450.000 pour les gardes d'enfants).
"Il serait anormal que les pouvoirs publics ne considèrent pas de la même façon la situation du gardiennage, en laissant disparaître dans certains immeubles ces emplois de proximité, et en ne permettant pas dans d'autres immeubles de créer de tel emplois", souligne le rapport.
Le coût fiscal de cette mesure serait de l'ordre de 70 millions d'euros si elle concernait les 100.000 gardiens qui perçoivent un salaire cumulé de 900 millions d'euros (soit 1,2 milliard, charges patronales comprises).
En janvier dernier, Pierre Lellouche, député UMP de Paris avait rédigé une proposition de loi en ce sens, avec aussi la possibilité d'utiliser le chèque emploi service universel (CESU) pour rémunérer les emplois de gardien d'immeuble.
Au cours des dix dernières années, 10.000 emplois de gardiens d'immeuble ont été supprimés pour la seule région Ile-de-France, estimait M. Lellouche.
Jeudi, 150 gardiens d'immeuble et agents de l'office HLM de la communauté d'agglomération Plaine Commune ont manifesté devant la préfecture de Seine-Saint-Denis leur ras-le-bol des agressions verbales et physiques commises par des locataires selon eux "de moins en moins respectueux".