La Bourse de New York se maintenait en hausse vendredi, stimulée par le rachat surprise de la banque Wachovia par sa concurrente Wells Fargo, alors que les représentants américains débattaient du plan de sauvetage du système financier: le Dow Jones gagnait 1,69% et le Nasdaq 2,73%.
Vers 15H50 GMT, le dow jones industrial average (djia) avançait de 177,14 points, à 1O.659,99 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 53,87 points à 2.030,59 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 prenait 2,34% (soit 26,12 points), à 1.140,40 points.
Jeudi, Wall Street avait de nouveau chuté, plombée par l'attente de la ratification du plan de sauvetage des banques par la Chambre des représentants et par des craintes sur la situation de l'emploi. Le Dow Jones avait lâché 3,22% et le Nasdaq 4,48%.
"Dans un ENVIRONNEMENT de grande nervosité, presque de panique, les gens se concentrent uniquement sur les éléments négatifs. Les chances sont plutôt en faveur du passage du plan de sauvetage --ce n'est pas la panacée, mais c'est un pas en avant vers la restauration de la confiance dans les marchés du crédit", observait Al Goldman, de Wachovia Securities.
Les représentants américains se préparaient à voter sur une version modifiée du plan qu'ils avaient rejeté lundi, provoquant une chute historique de l'indice Dow Jones. Le Sénat a déjà adopté la nouvelle mouture mercredi.
En attendant, le marché rebondissait, stimulé par un nouveau coup de théâtre dans le paysage bancaire américain : le rachat surprise de Wachovia par Well Fargo pour un montant d'environ 15,1 milliards de dollars en actions, contrant ainsi une offre de reprise partielle de Citigroup.
L'opération valorise l'action Wachovia à 7 dollars, une occasion inespérée pour les actionnaires de la banque de Charlotte, dans la mesure où leur titre avait terminé la séance boursière de jeudi à 3,91 dollars. Le titre s'envolait, de 69,31% à 6,62 dollars. Wells Fargo prenait 5,89% à 37,23 dollars.
"Le principal avantage de cet accord aux yeux du marché est qu'il sera fait sans l'assistance de la FDIC (le régulateur bancaire américain, ndlr) ou d'aucune autre agence gouvernementale. De plus, il se fait à un prix bien plus élevé que le cours de Wachovia, ce qui conduit certains à penser que c'est un signe que le secteur financier est survendu", a observé Patrick O'Hare, de Briefing.com.
L'opération négociée avec Citigroup (-8,44% à 20,60 dollars), qui ne portait que sur les seules activités bancaires de Wachovia, faisait assumer à l'Etat les pertes sur le portefeuille d'actifs de la banque reprise au delà de 42 milliards de dollars.
La nouvelle a effacé la déception de la publication de chiffres du chômage pourtant inquiétants. Le taux est resté en septembre à 6,1% aux Etats-Unis, son plus haut niveau depuis cinq ans, tandis que l'économie du pays a supprimé encore 159.000 emplois, plus que les anticipations des économistes.
Trois raisons pouvaient expliquer cette réponse contraire à la logique, selon Patrick O'Hare: la mauvaise nouvelle était attendue, elle avive la perspective d'un assouplissement de la politique monétaire de la Fed avant la prochaine réunion, et enfin elle fournit un argument supplémentaire pour pousser la Chambre des représentants à voter le plan.
L'assureur américain AIG (+17,25% à 4,69 dollars), nationalisé partiellement par les autorités américaines, va se recentrer sur ses activités d'assurance dommages (IARD), ouvrir le capital de ses activités étrangères dans l'assurance-vie et céder le solde de ses activités.
Le fabricant américain de composants électroniques Atmel (-4,34% à 4,20 dollars) a reçu une offre d'achat non sollicitée d'un montant de 2,2 milliards de dollars de ses concurrents Microchip Technology et ON Semiconductor.
Le marché obligataire se repliait après une forte hausse la veille. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans avançait à 3,721%, contre 3,646% mercredi soir, et celui à 30 ans à 4,196%, contre 4,154% la veille.