Les marchés européens ont lourdement chuté en fin d'après midi dans le sillage de Wall Street. Jour après jour, les statiques économiques américaines vont dans le sens de la dégradation de la conjoncture. Aujourd'hui, les inscriptions hebdomadaires au chômage et les commandes à l'industrie ont fortement déçu. Les investisseurs craignent le pire avec la publication demain des chiffres de l'emploi pour septembre. Quelques valeurs bancaires ont cependant échappé à la baisse. L'indice CAC 40 a clôturé en recul de 2,25% à 3963,28 points. Le FTSE Eurofirst 80 a cédé 2,03% à 3840,45 points.
A Londres, Marks & Spencer s'est offert 7,73% à 226,50 pence, malgré la publication de ventes en forte baisse au Royaume-Uni au deuxième trimestre. Sur son marché domestique, le distributeur britannique a vu les ventes de produits alimentaires chuter de 5,9% en données comparables de juillet à septembre, tandis que celles hors rayon alimentaire ont reculé de 6,4%. Mais cette contre-performance n'a pas surpris les analystes, qui s'attendaient même à pire. Le consensus Reuters tablait ainsi respectivement sur -6,5 et -6,4%.
A Paris, le titre Natixis a été particulièrement entouré et a clôturé en hausse de 1,29% à 2,35 euros. Toujours très volatil, le cours a accentué son rebond des deux dernières séances en profitant d'une rumeur de retrait de la cote. Ce matin, Nicolas Mérindol, le directeur général des Caisses d'épargne, a réaffirmé la bonne santé des banques françaises. Celles-ci sont «extrêmement solides», a-t-il déclaré au micro de la radio RTL. «Les Caisses d'Epargne son en excellente santé», a-t-il déclaré.
En revanche, Bourbon et CGG Veritas ont cédé respectivement 8,78% et 10,97% à 31,48 euros et 19,07 euros, affectés par l'avis négatif d'un bureau d'études. Selon une source de marché, Merrill Lynch a dégradé les titres des compagnies para-pétrolières d'Achat à Neutre. Selon les analystes de Merrill Lynch, le prix du baril de pétrole pourrait chuter à 50 dollars en cas de grave récession mondiale. Dans sa dernière étude sur le sujet, la banque américaine a abaissé son estimation du prix moyen d'un baril WTI pour 2009 de 107 à 90 dollars, évoquant une baisse de la demande et des capacités supplémentaires attendues de la part de l'Opep d'ici 18 mois.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice des prix à la production industrielle a baissé de 0,5% dans la zone euro en août 2008 par rapport à juillet 2008.
Inflexible dans la tempête financière, la Banque centrale européenne a maintenu inchangé son principal taux directeur à 4,25%. Les investisseurs étaient de toute façon sans illusion. Pourtant à la suite de la conférence de presse du président de la BCE, les marchés anticipent désormais une baisse des taux en novembre ou décembre. «Pour prendre notre décision, nous avons examiné deux options, l'une consistait à maintenir les taux d'intérêt inchangés, et l'autre, à réduire les taux d'intérêt», a déclaré Jean Claude Trichet. Cette déclaration a été interprétée par le marché comme le signal d'un assouplissement prochain de la politique monétaire de la Banque centrale.
Les inscriptions au chômage pour la semaine se terminant le 27 septembre se sont révélées supérieures aux prévisions du marché. On a ainsi compté 497.000 nouvelles demandes d'allocation, contre un consensus de 475.000. Le nombre de demandes de la semaine précédente a été révisé à la hausse à 496.000.
Les commandes à l'industrie pour le mois d'août ont baissé de 4% en août, soit le recul le plus important depuis octobre 2006. Le consensus Reuters tablait sur -2,5%.
A la clôture, l'euro cote 1,3838 face au dollar après avoir touché un plus bas de treize mois à 1,3748.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.