Après avoir enregistré des pertes de plus de 5% hier, le CAC 40 s'apprête à ouvrir en forte baisse aujourd'hui dans le sillage de Wall Street. Hier, les marchés actions américains se sont littéralement effondrés après le rejet du plan "Paulson", avec une dégringolade historique qui a surpassé la chute consécutive aux attaques du 11 septembre. En France, le dossier Dexia devrait être suivi avec une attention toute particulière après l'annonce par le Premier ministre de la Belgique de l'injection de 6,4 milliards d'euros dans l'établissement franco-belge.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier un grand chandelier noir de 207 points, rompant le support à 4110 points. Les prix sont violemment repartis à la baisse, confirmant que la consolidation des quatre derniers jours n'était qu'une pause technique. En terminologie japonaise, la multiplication de bougies noires a toutes les caractéristiques d'un marché contrôlé par les vendeurs. La configuration technique du CAC 40 reste en effet toujours dégradée. En l'absence de force intrinsèque, l'indice français devrait poursuivre son érosion (-3% selon la lecture des contrats futures à 8h10), plombé par le plongeon de Wall Street (DJ -6.98%, Nasdaq -9.14% et S -8.81%). Dans cette optique, le bureau d'études DayByDay émet un avis négatif avec une cible à 3820 points (support majeur de mai 2005).
Les valeurs à suivre
FORTIS
La Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas vont injecter 11,2 milliards d'euros dans le groupe bancaire Fortis, touché de plein fouet par la crise financière. En échange, ils vont s'emparer de 49% du capital. La Belgique va investir 4,7 milliards d'euros, le Luxembourg, 2,5 milliards d'euros et le Luxembourg, 4 milliards d'euros. Fortis va devoir vendre sa participation dans ABN Amro. Maurice Lippens président du conseil d'administration de Fortis va démissionner. Cette nationalisation aurait été préférée à l'acquisition de Fortis par BNP Paribas, selon la presse.
SCHNEIDER ELECTRIC
Schneider Electric a annoncé la finalisation de l'acquisition de Xantrex, l'un des trois principaux acteurs du marché des onduleurs utilisés dans les installations solaires et éoliennes. "Cette acquisition permet à Schneider Electric de renforcer son rôle d'acteur majeur des solutions d'accès à l'énergie renouvelable et de mieux répondre aux besoins d'efficacité énergétique du marché et de ses clients", indique le groupe dans un communiqué.
SECTEUR BANCAIRE
Les valeurs financières ont une fois de plus été attaquées violemment sur le marché parisien hier, tirées à la baisse par un contexte sectoriel morose. Après une ouverture à 9,80 euros, pratiquement à l'équilibre, le cours de Dexia a plongé de plus de 20% dans les premiers échanges, avant de se redresser légèrement. Cette chute s'explique par la publication d'un article dans «Le Figaro» de lundi. La banque franco-belge pourrait annoncer «très rapidement» une augmentation de capital, selon les informations du quotidien.
SQLI
SQLI a réalisé, au premier semestre 2008, un chiffre d'affaires de 80,3 millions d'euros, en hausse de 44 %. Les acquisitions réalisées en 2007 ont contribué pour plus de 14 millions d'euros. La croissance organique s'est établie à 15 %, "soit un rythme de progression 2,5 fois supérieur à celui du marché", a indiqué le groupe spécialisé dans le développement de technologies Internet.
Les chiffres macroéconomiques
Hier à Paris
Les marchés ont plongé dans un climat délétère pour le secteur financier. La nationalisation du britannique Bradford & Bingley et le sauvetage du belge Fortis et de l'allemand Hypo Real Estate ont jeté un froid. Dexia a, elle, été victime d'une rumeur d'augmentation de capital. Même la nouvelle intervention concertée des banques centrales n'a pas eu d'impact. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 5,03% à 3953,48 points et retrouvé ses niveaux de mai 2005. Il a désormais effacé son bond historique de 9,27% de vendredi 19 septembre. Le FTSE Eurofirst 80 a chuté de 4,88% à 3848,30 points.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont connu un effondrement sans précédent à Wall Street, après le rejet inattendu du plan Paulson. La Chambre des représentants a en effet mis en échec ce plan de secours, plébiscité par le président George W. Bush, visant à sauver le système bancaire américain en injectant 700 milliards de dollars. Le plongeon de la bourse de New York a été sans précédent, avec un recul de 6,98% du Dow Jones, à 10 365,45 points tandis que le Nasdaq dégringolait de 9,14% à 1 983,73 points. Du jamais vu, pas même après les attaques du 11 septembre...
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.