La Bourse de New York restait en forte baisse lundi à la mi-séance malgré l'accord au Congrès sur le plan de sauvetage des banques, focalisée sur la débâcle du secteur financier qui a touché Wachovia et des institutions européennes: le Dow Jones perdait 2,31% et le Nasdaq 4,34%.
Vers 16H10 GMT, le dow jones industrial average (djia) reculait de 256,87 points, à 10.886,26 points, et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 94,72 points, à 2.088,62 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 cédait 3,60% (43,69 points), à 1.169,58 points.
Vendredi, Wall Street avait fini sans direction précise, à l'issue d'une séance dominée par les discussions sur le plan de sauvetage des banques: le Dow Jones avait gagné 1,10% et le S&P 500 0,34% tandis que le Nasdaq perdait 0,15%.
Après une semaine d'âpres négociations, les chefs de file du Congrès américain ont annoncé dimanche un accord pour un plan de sauvetage historique de 700 milliards de dollars, soumis au vote de la Chambre des représentants lundi.
"Le texte doit être voté (à la Chambre des Représentants) dans l'après-midi, ce qui provoque de la nervosité sur le marché", a expliqué Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
"Même si la loi est adoptée, cela pourrait ne pas suffire pour rétablir la confiance dans le système financier", a estimé Andrea Kramer, de Schaeffers.
"Le tableau reste sombre à Wall Street après le sauvetage de deux banques européennes et la nationalisation d'une troisième", a ajouté l'analyste.
La banque britannique Bradford and Bingley va être nationalisée, tandis que la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg vont partiellement reprendre le bancassureur Fortis et que la banque allemande Hypo Real Estate a décroché in extremis une ligne de crédit auprès d'un consortium de banques allemandes, lui permettant d'éviter la faillite.
Ajoutant à cette débâcle généralisée, les autorités américaines ont annoncé lundi le rachat des activités bancaires de Wachovia, la quatrième banque du pays par les actifs, par sa concurrente Citigroup, estimant que le sort de cet établissement faisait peser des risques à la stabilité financière du pays.
L'accord prévoit que Citigroup va absorber jusqu'à 42 milliards de dollars de pertes sur le portefeuille de Wachovia, tandis que les autorités fédérales absorberont les pertes encourues au delà, sur un ensemble de quelque 312 milliards de dollars de prêts consentis par la banque.
L'action Citigroup grimpait de 4,67% à 21,09 dollars. Mais dans le reste du secteur financier, JPMorgan cédait 4,06%, Bank of America 4,03%, Goldman Sachs 7,20% et Morgan Stanley 7,55%.
La banque régionale National City, basée à Cleveland (nord), s'effondrait de 46,09% à 2,00 dollars. Elle est considérée comme l'une des plus fragiles après la chute de Washington Mutual et Wachovia.
Par ailleurs, "le marché est pénalisé par la chute généralisée des cours des matières premières", a ajouté M. Blicksilver.
Les valeurs énergétiques et minières, qui pèsent lourd dans les indices, pâtissaient du recul des prix, à l'image du baril de pétrole, qui perdait plus de 7 dollars à New York.
ExxonMobil, première capitalisation du Dow Jones, cédait 2,21% à 78,87 dollars et Chevron 3,99% à 83,48 dollars. Le géant de l'aluminium Alcoa perdait 5,47% à 22,25 dollars.
Le titre du canadien Research In Motion (RIM), fabricant du téléphone multifonctions BlackBerry, lâchait encore 6,16% à 66,38 dollars. Il avait chuté de 27,36% vendredi après l'annonce de résultats et de prévisions en deçà des attentes du marché au deuxième trimestre.
Le marché obligataire montait fortement. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 3,654%, contre 3,827% vendredi soir, et celui à 30 ans à 4,191%, contre 4,357% la veille.