Les marchés ont plongé dans un climat délétère pour le secteur financier. La nationalisation du britannique Bradford & Bingley et le sauvetage du belge Fortis et de l'allemand Hypo Real Estate ont jeté un froid. Dexia a, elle, été victime d'une rumeur d'augmentation de capital. Même la nouvelle intervention concertée des banques centrales n'a pas eu d'impact. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 5,03% à 3953,48 points et retrouvé ses niveaux de mai 2005. Il a désormais effacé son bond historique de 9,27% de vendredi 19 septembre. Le FTSE Eurofirst 80 a chuté de 4,88% à 3848,30 points.
Tous les yeux étaient tournés vers le dossier Fortis, particulièrement mouvementé, dont le cours a cédé 23,71% à 3,967 euros. Cette forte chute a été provoquée à l'annonce de l'injection de 11,2 milliards d'euros par les pays du Benelux, dans le but d'éviter la faillite de l'établissement belgo-néerlandais. Ce sauvetage in extremis a un prix : le gouvernement belge récupérera 49% du capital de Fortis banque en échange d'un investissement de 4,7 milliards d'euros, tandis que les autorités néerlandaises obtiendra 49% de Fortis holding Netherlands contre le versement de 4 milliards d'euros.
En Allemagne, Hypo Real Estate (HRE), spécialisé dans le crédit hypothécaire à l'immobilier a été sauvé in-extremis de la faillite. La direction du groupe a annoncé aujourd'hui avoir obtenu des facilités de crédit «à hauteur suffisante» pour continuer ses activités auprès d'un consortium de banques allemandes. Cette annonce n'a toutefois pas rassuré les marchés, et le titre HRE a décroché de 74% à 3,63 euros, les investisseurs redoutant toujours le scénario d'un dépôt de bilan.
C'est l'événement du jour sur le marché parisien. L'action Dexia a plongé de 27,21% à 7,29 euros à la bourse de Paris, à la suite de la publication d'une rumeur dans les colonnes du «Figaro». Le titre, lanterne rouge du SRD, est même passé sous la barre des 7 euros en début de matinée. La banque franco-belge pourrait annoncer «très rapidement» une augmentation de capital selon les informations du quotidien dans son édition de lundi. L'opération viserait à reconstituer les fonds propres de la banque et rassurer les marchés.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice du climat des affaires dans la zone euro est tombé à -0,79 en septembre contre -0,28 en août, chiffre révisé de -0,33. Il s'agit de son point le plus bas depuis cinq ans, selon la commission européenne. Les analystes interrogés par l'agence Reuters tablaient sur -0,50. L'indicateur du sentiment économique a, lui, reculé de 1,1 point à 87,7 points, à comparer avec la prévision moyenne de 87,5 des économistes interrogés par Reuters.
Aux Etats-Unis, les dépenses des ménages sont restées stables en août, alors que le consensus tablait sur une hausse de 0,2%. Après une baisse de 0,6% en juillet, les revenus ont augmenté de 0,5% en août, alors que les analystes attendaient seulement +0,2%. L'indice des prix à la consommation est ressorti en hausse de 4,5% sur un an en août, contre +4,6% en juillet.
A la mi-séance, l'euro cote 1,4414 face à la devise américaine.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.