La Bourse de Paris plongeait lundi en fin de matinée, avec un recul de 4,49% du CAC 40, dans un marché plombé par les inquiétudes sur le secteur financier américain après l'annonce de la prochaine mise en faillite de la banque Lehman Brothers.
A 11H46 (09H46 GMT), l'indice parisien vedette lâchait 194,41 points à 4.138,25 points, toutes les valeurs qui le composent continuant d'évoluer dans le rouge, dans un volume d'échanges de 2,059 milliards d'euros.
Les Bourses européennes suivaient une tendance similaire, Londres perdant 3,39% et Francfort abandonnant 3,18%, tandis que l'Eurostoxx 50 se repliait de 3,88%.
La place parisienne souffrait des inquiétudes pesant sur le secteur financier américain, après l'annonce par la banque d'affaires américaine en difficulté Lehman Brothers qu'elle allait se déclarer en faillite ce lundi.
Par ailleurs, Bank of America (BofA) a fait savoir qu'elle allait racheter Merrill Lynch pour 50 milliards de dollars, tandis que l'assureur américain AIG s'apprête, selon la presse, à annoncer la cession de pans entiers de ses activités pour refinancer ses énormes engagements.
"La faillite d'une des principales banques d'investissement des Etats-Unis et la disparition de Merrill Lynch (...) marquent la poursuite de la purge de la finance américaine et montrent la fragilité du secteur", souligne dans une note Pierre Chédeville, du CM-CIC, qui redoute une "curée".
"Tant mieux si Merrill Lynch a été sauvée, mais d'autres comme AIG et Washington Mutual sont menacées. La grande question aujourd'hui, c'est: +A qui le tour?+", a indiqué à l'AFP un vendeur d'actions parisien.
Les "deux institutions majeures" que sont Goldman Sachs et Morgan Stanley publient leurs résultats trimestriels mardi et mercredi, a-t-il rappelé, et "dans l'intervalle, il n'y a aucune contrepartie acheteuse face aux ordres de ventes".
Pour les analystes de Deutsche Bank, les marchés "garderont les yeux sur le flux de nouvelles émanant du secteur financier américain, y compris la manière dont les banques centrales répondront à une aversion au risque élevée sur les marchés et l'impact que cela aura sur les liquidités".
"On travaille à l'aveugle et la crise de confiance est absolue, ce qui envoie les valeurs financières par le fond. C'est un engrenage infernal où l'on ne voit absolument rien", a estimé le vendeur d'actions.
Lors de ses pires séances de l'année, le CAC 40 avait plongé de 6,83% le 21 janvier, de 4,25% le 23 janvier et de 3,96% le 5 février.
Parmi les statistiques macroéconomiques attendues lundi, l'indicateur Empire State de l'activité industrielle de New York pour septembre sera dévoilé à 14H30 (12H30 GMT), tandis que les chiffres de la production industrielle américaine d'août seront annoncés à 15H15 (13H15 GMT).
SOCIETE GENERALE (-8,48% à 59,50 euros), CREDIT AGRICOLE (-10,48% à 12,56 euros), BNP PARIBAS (-6,93% à 60,06 euros), DEXIA (-7,31% à 9,73 euros) et AXA (-9,82% à 20,06 euros) chutent devant les inquiétudes sur le secteur financier américain, tandis que la banque suisse UBS se prépare à une nouvelle dépréciation d'actifs de 5 milliards de dollars (3 milliards d'euros), d'après des informations de presse.