Le prix du pétrole perdait plus de 2 dollars dimanche à New York, passant sous la barre des 100 dollars le baril, alors que le marché paraissait rassuré par l'impact relativement limité de l'ouragan Ike sur la production du golfe du Mexique.
A 13H30 locales (17H30 GMT), le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre perdait 2,17 dollars par rapport à sa clôture de vendredi sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), ouvert exceptionnellement ce dimanche pour cause d'ouragan.
L'ouragan Ike, qui a frappé les côtes du Texas (sud) dans la nuit de vendredi à samedi, semblait avoir épargné les plates-formes pétrolières en mer, fermées à l'avance.
Lestés par le ralentissement économique mondial et la baisse de la consommation de carburant, notamment aux Etats-Unis, les cours du pétrole ont perdu près de 50 dollars depuis leurs records, à 147 dollars, atteints le 11 juillet. Ni Ike, ni la décision mercredi de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de réduire sa production de 520.000 barils par jour n'ont suffi à enrayer la chute des cours.
Les raffineries de pétrole de la région de Houston devraient rester fermées pendant huit à neuf jours à la suite du passage de l'ouragan, a déclaré dimanche à la télévision la sénatrice du Texas Kay Bailey Hutchison.
Ces raffineries, qui assurent un cinquième de la production d'essence des Etats-Unis, ont fermé avant l'arrivée d'Ike. Mais le prix de l'essence était également en repli dimanche de 13,81 cents à 2,6315 dollars le gallon.
"Les raffineries sont largement à l'arrêt. Il va donc probablement falloir attendre encore une semaine ou peut-être huit à neuf jours avant qu'elles ne redémarrent", a déclaré Mme Bailey Hutchison à la chaîne CBS. "Il va y avoir une pénurie d'essence du fait des coupures de courant et des inondations", a-t-elle dit.
Le président américain George W. Bush a annoncé samedi un allègement des procédures d'importation d'essence afin de répondre aux difficultés d'approvisionnement et de combattre l'envolée des prix après le passage d'Ike.
Pour assurer un approvisionnement normal, M. Bush, qui s'est dit "inquiet concernant l'énergie", a expliqué avoir levé les restrictions appliquées à certains types de carburants par l'Agence fédérale de l'environnement, pour "faciliter les importations" d'essence.
Il a appelé les autorités à surveiller les prix de l'essence à la pompe pour "s'assurer que les consommateurs ne se fassent pas arnaquer".
Plusieurs responsables locaux ont insisté sur le fait que l'approvisionnement était suffisant, mettant en garde les consommateurs contre les prix excessifs pratiqués par certaines stations-service.
Selon le site internet de la chaîne de télévision ABC News, certaines stations-services affichaient jusqu'à 6 dollars le gallon d'essence en Floride, contre 3,648 dollars en moyenne la semaine dernière aux Etats-Unis.
Ike a frappé le sud des Etats-Unis au moment où les stocks d'essence du pays sont au plus bas.
"L'inondation des stations de pompage et des raffineries devrait empêcher une reprise immédiate de la production d'énergie", a souligné Tom Larsen, vice-président de la société spécialisée Eqecat, affirmant toutefois que "les perturbations ne devraient pas être généralisées".