La Bourse de Paris reculait mercredi en fin de matinée, le CAC 40 perdant 0,22% au lendemain d'un fort recul à Wall Street, dans un marché prudent dans l'attente des résultats de la banque américaine Lehman Brothers et où Sanofi-Aventis évoluait à contre-courant.
A 12H15 (10H15 GMT), l'indice vedette de la place parisienne lâchait 9,38 points à 4.283,96 points, dans un volume d'échanges de 1,96 milliard d'euros, après avoir enregistré mardi un recul de 1,08%.
Londres abandonnait 1,38% et Francfort 0,71%, tandis que l'Eurostoxx 50 cédait 0,87%.
"New York s'est affaissée en fin de séance, mais Paris ne suit pas le mouvement, les investisseurs restent sur leur réserve", a expliqué à l'AFP Yves Marçais, vendeur institutionnel chez Global Equities.
La Bourse de New-York s'est fortement repliée mardi, plombée par les valeurs financières qui se sont effondrées dans le sillage du titre Lehman Brothers. Celui-ci a chuté de 44,95% après l'annonce de l'échec des discussions entre la banque américaine et le sud-coréen KDB.
Lehman Brothers "a avancé à aujourd'hui la publication de ses résultats, et les marchés restent suspendus à cette publication ainsi qu'aux commentaires qui vont suivre", a précisé M. Marçais.
Les statistiques macroéconomique dévoilées dans la matinée n'étaient pas faites pour rassurer la place parisienne.
La Commission européenne a revu nettement en baisse ses dernières prévisions de croissance en Europe, et pense que la zone euro n'évitera que de justesse la récession dite "technique" avec une stagnation escomptée de l'activité au troisième trimestre.
Par ailleurs, la production industrielle française est remontée de 1,2% en juillet par rapport au mois de juin: selon Marc Touati, économiste chez Global Equities, cette progression représente "avant tout une modeste correction de la faiblesse passée" et "constitue l'arbre qui cache la forêt d'une déprime industrielle massive et durable".
En revanche, "les marchés ne se focalisent plus vraiment sur le pétrole", affirme le vendeur d'actions, pour qui la remontée des cours du brut observée mercredi "n'est pas significative", malgré la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole de retirer 520.000 barils par jour du marché.
Les investisseurs garderont cependant un oeil sur l'annonce des stocks hebdomadaires de pétrole brut aux Etats-Unis, prévue pour 16H35 (14H35 GMT).
BNP PARIBAS (-1,31% à 64,17 euros), DEXIA (-3,20% à 10,66 euros) et SOCIETE GENERALE (-2,91% à 66,51 euros) reculent, dans le sillage de leurs homologues américaines, CREDIT AGRICOLE (-2,85% à 14,33 euros) ayant par ailleurs annoncé la suppression de 500 emplois dans le monde, dont la moitié en France, au sein de sa filiale en difficulté Calyon.
VIVENDI (-1,04% à 25,13 euros) a vu la recommandation de Lehman Brothers sur son titre abaissée à "neutre" contre "surpondérer" auparavant, tandis que la banque suisse UBS abaissait son objectif de cours à 37 euros contre 38 précédemment.
EADS (+0,52% à 15,60 euros) a décidé de poursuivre ses implantations dans des pays de la zone dollar ou à bas coûts, dans le cadre d'un nouveau plan d'économies d'un milliard d'euros d'ici à 2012.
VINCI (+0,24% à 36,23 euros) vient de conclure l'achat de la britannique Taylor Woodrow Construction, pour un montant de 74 millions de livres (environ 92,5 millions d'euros), "une acquisition intelligente et opportune" selon le CM-CIC.
SANOFI-AVENTIS (+4,67% à 49,72 euros) s'envole: selon les Echos, son directeur général Gérard Le Fur devrait être remplacé par Chris Viehbacher, ancien PDG de la branche nord-américaine de GlaxoSmithKline.
ESSILOR (-1,32% à 36,57 euros) ne convainc guère, après la prise d'"une participation majoritaire" dans l'opérateur tchèque Omega Optix.
RENAULT (+1,14% à 55,84 euros) grimpe, après avoir détaillé un plan de 4.000 départs volontaires en France.
ACCOR (-1,60% à 43,76 euros) recule, après avoir porté sa participation dans le groupe polonais Orbisde à 50,01%.
AXA (-0,48% à 22,89 euros) a acquis par l'intermédiaire de sa filiale allemande une part de 25,01% dans Aragon, société de services financiers cotée à Francfort.