La Bourse de Paris a clôturé en forte baisse vendredi, le CAC 40 abandonnant 2,49%, ce qui porte son recul à 6,38% sur la semaine écoulée, soit le plus fort repli hebdomadaire enregistré cette année, dans un marché déçu par la dégradation de l'emploi américain en août.
L'indice vedette a lâché 107,35 points à 4.196,66 points, dans un volume d'échanges de 5,83 milliards d'euros, après avoir déjà plongé de 3,22% jeudi.
Londres abandonnait 2,26%, Francfort 2,42% et l'Eurostoxx 50 2,72%.
La place parisienne a été tirée vers le bas par la Bourse de New York, plombée par la publication du rapport mensuel sur l'emploi américain. Celui-ci a fait état de 84.000 suppressions d'emplois en août, contre 75.000 attendues par les analystes, ce qui conforte les inquiétudes des marchés sur les perspectives de l'économie américaine.
"Cela montre que la situation aux Etats-Unis se détériore. Non seulement les statistiques pour août n'ont pas été bonnes, mais les chiffres des mois précédents ont aussi été révisés, ce qui ajoute une mauvaise nouvelle à une autre", explique Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
Les chiffres révisés ont fait ressortir 60.000 pertes d'emplois en juillet et 100.000 en juin, au lieu de 51.000 annoncées initialement pour chacun des deux mois.
"Après le choc d'hier, le CAC 40 aura perdu quelque 5% en deux jours, ce qui est énorme", observe M. Marçais.
La Bourse de Paris avait déjà plongé de 3,22% jeudi, après que deux statistiques américaines aient laissé présager de mauvais chiffres pour l'emploi en août aux Etats-Unis.
"Jusqu'à présent, les marchés avaient parié sur un net rebondissement de l'économie américaine et sur un assouplissement de la politique monétaire européenne. Ces deux derniers jours ont déjoué leurs attentes", estime le vendeur d'actions.
Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a dissipé jeudi les derniers espoirs d'une baisse des taux directeurs de la BCE avant la fin de l'année, en maintenant un discours très ferme sur l'inflation, malgré une conjoncture très affaiblie.
L'annonce d'un statu quo sur les taux par la BCE "est censée soutenir l'euro, sauf que les marchés ont considéré que M. Trichet a tort, et que cela va plutôt enfoncer l'économie européenne que la soutenir", juge Yves Marçais.
L'euro continue de se déprécier face au dollar, restant aux alentours de 1,42 dollar.
En revanche, "les prix des matières premières et du pétrole sont descendus à un niveau où ils ont cessé d'être une préoccupation principale pour les marchés", souligne le vendeur d'action. Le brut s'échangeait vendredi autour de 106 dollars le baril
Danone (+1,13% à 46,66 euros), Essilor (+0,56% à 36,20 euros) et Unibail-Rodamco (+0,14% à 139,35 euros) sont les seules valeurs vedettes terminant en territoire positif, considérées comme des refuges face au ralentissement économique.
Accor (-2,82% à 43,24 euros) s'est nettement replié, alors que la société d'investissement française Eurazeo compte obtenir un deuxième siège au conseil d'administration du groupe hôtelier.
Total (-2,14% à 44,31 euros) n'a guère profité de la signature jeudi de trois accords pétroliers et gaziers avec la Syrie.
GDF Suez (-3,00% à 36,16 euros) a reculé après son entrée en "négociations exclusives" avec la compagnie néerlandaises NAM, en vue de l'acquisition d'actifs pétroliers et gaziers en mer du Nord, pour un montant de 1,075 milliard d'euros.
ArcelorMittal (-5,74% à 43,55 euros) finit en queue des valeurs vedettes, pâtissant d'un contexte défavorable aux matières premières.
BNP Paribas (-2,38% à 60,38 euros), Crédit Agricole (-3,35% à 13,58 euros), Dexia (-2,57% à 9,92 euros) et Société Générale (-2,44% à 62,53 euros) emboîtent le pas aux valeurs financières américaines, en difficulté.