La Bourse de New York évoluait en forte baisse jeudi à la mi-séance, minée par la dégradation du marché de l'emploi américain: le Dow Jones perdait 2,06% et le Nasdaq 1,88%.
Vers 16H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) cédait 237,34 points à 11.295,54 points, et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, 43,95 points à 2.289,78 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 points reculait quant à lui de 24,04 points à 1.250,94 points (-1,89%).
Mercredi, Wall Street avait clôturé en ordre dispersé, partagée entre la relative résistance des ventes de General Motors et les incertitudes sur la santé de l'économie américaine. Le Dow Jones avait gagné 0,14%, tandis que le Nasdaq perdait 0,66% et le S&P500 0,20%.
"Le marché s'inquiète pour l'emploi après des chiffres décevants des demandes hebdomadaires d'allocation chômage", a expliqué Peter Cardillo, d'Avalon Partners.
Alors que les investisseurs attendent avec anxiété le rapport mensuel sur le marché de l'emploi américain, prévu vendredi, des statistiques inquiétantes ont alimenté les craintes d'une nouvelle dégradation, qui serait la huitième consécutive.
Les demandes hebdomadaires d'allocation chômage ont augmenté de façon inattendue la semaine dernière, et les chiffres de la semaine précédente ont été révisés à la hausse.
En outre, selon le cabinet en ressources humaines ADP, le secteur privé a détruit plus d'emplois que prévu en août. Et les créations d'emplois annoncées en juillet ont été révisées à la baisse.
Ces chiffres, "utilisés comme indicateur des chiffres mensuels officiels de l'emploi, ont mis le marché sous pression", a estimé Al Goldman, de Wachovia.
Selon Ian Shepherdson, de High Frequency Economics, les statistiques d'ADP se sont révélées ces derniers mois meilleures que les chiffres gouvernementaux, qui pourraient donc ressortir plus mauvais que prévu vendredi.
Les investisseurs ont ignoré la révision à la hausse des gains de productivité pour le deuxième trimestre, à laquelle s'ajoute une diminution inattendue du coût du travail.
Autre indicateur ressorti meilleur que prévu, l'indice ISM de l'activité dans les services a légèrement progressé en août.
Côté entreprises, le titre Boeing chutait de 4,63% à 63,01 dollars. Les membres du syndicat des ouvriers mécaniciens ont voté le lancement d'une grève, qui pourrait provoquer de nouveaux retards dans le programme du 787 Dreamliner, ont relevé les analystes de Briefing.com.
Dans le secteur financier, la banque d'affaires Lehman Brothers perdait 6,20% à 15,89 dollars. La veille, son titre avait bondi de 5,02%, le marché spéculant sur l'intervention d'une banque étrangère pour aider l'établissement à lever de l'argent frais.
Cité par la presse comme l'un des candidats, le groupe bancaire japonais Mitsubishi UFJ Financial Group (MUFG) a démenti avoir l'intention de participer à une augmentation de capital de la banque d'affaires américaine.
Merrill Lynch perdait 4,91%, Citigroup 2,70%, Goldman Sachs 2,95%, Bank of America 3,76% et Washington Mutual 6,14%.
Alors que les prix du pétrole perdaient plus d'un dollar le baril, les compagnies pétrolières ExxonMobil et Chevron cédaient respectivement 1,80% et 2,53%, pesant sur les indices.
Le groupe de distribution Wal-Mart (+1,02% à 60,40 dollars) profitait en revanche de la hausse de ses ventes aux Etats-Unis en août.
Le marché obligataire montait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 3,660%, contre 3,697% mercredi soir, et celui à 30 ans à 4,285%, contre 4,318% la veille.