La Bourse de Paris a fini en forte baisse jeudi, pour la deuxième séance consécutive, le CAC 40 plongeant de 3,22%, en raison d'inquiétudes sur la conjoncture économique américaine après deux études montrant un recul de l'emploi aux Etats-Unis.
L'indice vedette a lâché 143,12 points à 4.304,01 points, dans un volume d'échange de 5,47 milliards d'euros, après avoir déjà plongé de 2,03% mercredi.
Londres abandonnait 2,50%, Francfort 2,91% et l'Eurostoxx 50 2,79%.
Paris a été tirée vers le bas par la Bourse de New York, qui a ouvert dans le rouge, le Dow Jones reculant de plus de 2% et le Nasdaq de 1,88% à l'heure de la clôture parisienne, après que deux études ont montré une progression beaucoup plus importante que prévu du chômage aux Etats-Unis.
Les demandes hebdomadaires d'allocation chômage ont augmenté bien plus que prévu par les analystes au cours de la semaine close le 30 août, pour s'établir à 444.000, tandis que le cabinet de ressources humaines ADP annonçait que le secteur privé américain avait suppprimé 33.000 postes en août, après en avoir créé 1.000 en juillet.
"Les chiffres du chômage américain sont un indicateur important, car si l'emploi diminue, alors les capacités de dépenses s'affaiblissent et cela affecte la croissance", explique Frédéric Rozier, analyste chez Meeschaert Asset Management. Les chiffres de l'emploi ont ainsi éclipsé l'indicateur ISM sur les services aux Etats-Unis, meilleur que prévu et supérieur à 50 points.
Par ailleurs, le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a relevé ses prévisions d'inflation pour 2008 et 2009 dans la zone euro, mettant de nouveau en garde contre un dérapage des prix lié aux salaires.
"Il y a eu un +effet Trichet+ très net sur la Bourse, après sa fermeté sur la lutte contre l'inflation, qui a anéanti toute anticipation de baisse des taux (de la BCE), au moins pour cette année ", indique M. Rozier.
Alors que certains investisseurs s'attendaient à un assouplissement du discours de la BCE, M. Trichet "est resté renfermé sur sa doctrine, aveugle à l'environnement économique, alors qu'il annonce lui-même des perspectives de croissance médiocres en Europe", estime l'analyste.
Les craintes des marchés sur l'économie de la zone euro se voyant confirmées, l'euro a poursuivi sa glissade face au dollar, touchant un plus bas depuis le 21 décembre à 1,4326 dollar.
Total (-2,14% à 14,28 euros) a baissé, mais fait mieux que le marché, dans l'éventualité d'une réduction de la production pétrolière décidée mardi prochain par l'Opep.
EDF (-1,89% à 54,11 euros) serait, selon un organe de presse, parvenu à s'entendre avec deux actionnaires de son homologue britannique British Energy opposés au rachat de BE par EDF. Une information démentie par l'un de ces investisseurs, M&G.
Dexia (-0,76% à 10,12 euros) a limité son recul, porté par l'espoir d'une attitude plus favorable des autorités américaines vis-à-vis de sa filiale de rehaussement de crédit FSA.
Pernod-Ricard (-0,31% à 64,89 euros) s'est replié, mais a bénéficié du relèvement de la recommandation de JPMorgan sur le titre.
EADS (-5,82% à 15,20 euros) s'est effondré: un haut responsable de l'armée de l'Air américaine a dit craindre de nouvelles protestations dans le cadre du contrat des ravitailleurs remis en jeu par le Pentagone.
Veolia (-5,28% à 34,11 euros) n'a pas profité du démenti, apporté par EDF, aux rumeurs de marché selon lesquelles l'électricien chercherait à vendre ses 4% dans le groupe d'eau, de déchets et de transports.
Club Méditerranée (-5,71% à 29,37 euros) a déçu, après l'annonce d'un ralentissement de ses réservations été.
Natixis a finalement plongé de 2,40% à 5,70 euros, après que les spéculations sur une éventuelle entrée de la Caisse des dépôts (CDC) à son capital se soient dégonflées.