La Bourse de New York restait dans le rouge vendredi en matinée, minée par la plus forte baisse en près de deux ans des revenus des ménages américains et la remontée des prix du pétrole: le Dow Jones perdait 0,66%, et le Nasdaq 1,24%.
Vers 14H30 GMT, le dow jones industrial average (djia) reculait de 76,86 points, à 11.638,32 points, et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 29,96 points à 2.381,68 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 points cédait quant à lui 7,92 points, à 1.292,76 points (-0,61%).
Jeudi, la révision en nette nette hausse de la croissance américaine au deuxième trimestre et le fort repli des prix du pétrole avaient poussé les indices en avant. Le Dow Jones avait gagné 1,85%, le Nasdaq 1,22% et le S&P 500 1,48%.
Mais les revenus des ménages américains ont baissé de 0,7% en juillet, soit le recul le plus marqué depuis août 2005, a annoncé vendredi le département du Commerce. C'est bien plus que la diminution de 0,2% prévue par les analystes.
Si les dépenses de consommation ont progressé de 0,2% par rapport à juin, c'est néanmoins leur plus faible progression depuis février.
Parallèlement les prix liés aux dépenses de consommation ont continué d'augmenter: l'inflation est ainsi ressortie au plus haut depuis février 1991.
Ces données confirment les craintes des investisseurs, qui redoutaient que la flambée des prix de l'énergie et de l'alimentation ne pousse les ménages à réduire leurs dépenses. Or la consommation est le moteur principal de la croissance américaine.
"C'est très décevant", a commenté Art Hogan, analyste au cabinet Jefferies. "En gros les gens n'ont plus assez d'argent, alors qu'on a besoin de voir les consommateurs dépenser pour relancer l'économie", a-t-il ajouté.
Les analystes ont vu dans la baisse des dépenses un effet direct de l'épuisement des chèques de remises d'impôts, qui avaient été envoyés depuis le printemps pour doper la consommation face à la crise de l'immobilier.
Autre facteur négatif, les prix du pétrole se renchérissaient fortement vendredi en raison des menaces que fait peser la tempête tropicale Gustav, qui pourrait devenir un "ouragan majeur", sur le golfe du Mexique.
La révision à la hausse de l'indice de confiance des consommateurs américains, mesuré par l'Université du Michigan, n'a pas eu beaucoup d'effet sur les investisseurs.
Dans l'agenda boursier également vendredi, les résultats trimestriels du fabricant informatique Dell, inférieurs aux attentes. L'action chutait de 12,03%, entraînant dans son sillage les autres valeurs du secteur technologique: Microsoft perdait 1,18%, Intel 1,95%, Cisco 1,83% et Google 1,55%.
Le secteur financier, secteur à la peine à Wall Street, repartait aussi à la baisse. Les poids lourds du refinancement hypothécaire Freddie Mac (-10,42%) et Fannie Mae (-8,94%) chutaient notamment.
Wall Street sera fermée lundi pour cause de "Labor day", jour férié aux Etats-Unis, et rouvrira mardi.
Le marché obligataire baissait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans montait à 3,815%, contre 3,795% jeudi soir, et celui à 30 ans à 4,409%, contre 4,389% la veille.