La Bourse de New York a clôturé en nette baisse vendredi, minée par la plus forte baisse en près de deux ans des revenus des ménages américains: le Dow Jones a perdu 1,46% et le Nasdaq 1,83%.
Le dow jones industrial average (djia) a reculé de 171,22 points à 11.543,96 points, et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 44,12 points à 2.367,52 points, selon les chiffres définitifs de clôture.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a pour sa part cédé 17,85 points, à 1.282,83 points (-1,37%).
Sur l'ensemble du mois d'août, l'indice vedette Dow Jones a gagné 1,92%, le Nasdaq 2,44% et le S&P 500 1,78%.
Wall Street, qui sera fermée lundi pour cause de Fête du travail, a passé dans le rouge cette dernière séance de la semaine et du mois d'août.
Cette morosité a été due à la baisse plus forte que prévu (-0,7%) des revenus des ménages américains en juillet, soit le recul le plus marqué depuis août 2005, a annoncé vendredi le département du Commerce. C'est bien plus que la diminution de 0,2% prévue par les analystes.
Si les dépenses de consommation ont progressé de 0,2% par rapport à juin, c'est néanmoins leur plus faible progression depuis février.
Parallèlement les prix liés aux dépenses de consommation ont continué d'augmenter: l'inflation est ainsi ressortie au plus haut depuis février 1991.
Ces données confirment les craintes des investisseurs, qui redoutaient que la flambée des prix de l'énergie et de l'alimentation ne pousse les ménages à réduire leurs dépenses. Or la consommation est le moteur principal de la croissance américaine.
"Ces chiffres nous rappellent que l'économie n'est pas prête de sortir du marasme et que nous ne commençons pas le troisième trimestre de la meilleure des manières", ont souligné les analystes de Briefing.com.
Les analystes ont vu dans la baisse des dépenses un effet direct de l'épuisement des chèques de remises d'impôts, qui avaient été envoyés depuis le printemps pour doper la consommation face à la crise de l'immobilier.
"C'est très décevant", a commenté Art Hogan, analyste au cabinet Jefferies. "En gros les gens n'ont plus assez d'argent, alors qu'on a besoin de voir les consommateurs dépenser pour relancer l'économie", a-t-il ajouté.
Autre facteur négatif, le volume d'échanges a été très faible: il a été presque moitié moins que la moyenne, en raison de l'absence d'opérateurs avant ce week-end prolongé, ce qui a accentué le mouvement de baisse, d'après Briefing.com.
La révision à la hausse de l'indice de confiance des consommateurs américains, mesuré par l'université du Michigan, l'accélération de l'activité en août dans le secteur industriel dans la région et le léger repli des prix du pétrole malgré l'arrivée prévue de l'ouragan Gustav sur les côtes américaines n'ont pas eu d'effet sur la psychologie des investisseurs.
Dans l'agenda boursier également vendredi, les résultats trimestriels en deçà des attentes du fabricant informatique Dell (-13,70%) ont mis sous pression la plupart des valeurs du secteur technologique.
Le géant des logiciels Microsoft a perdu 2,15%, Intel 2,89%, Cisco 2,31%, IBM 2,29% et Google 2,21%.
Dans le secteur financier, talon d'Achille de Wall Street, les poids lourds du refinancement hypothécaire Freddie Mac (-14,58%) et Fannie Mae (-13,96%) ont plongé. Les sources de marché ont rapporté que la banque Bank of China, l'une des quatre grandes banques chinoises, aurait réduit son portefeuille chez les deux groupes.
Le marché obligataire a baissé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a monté à 3,813%, contre 3,795% jeudi soir, et celui à 30 ans à 4,412%, contre 4,389% la veille.