La Bourse de Paris a rebondi fortement vendredi, le CAC 40 gagnant 2,23%, à l'issue d'une séance de maigres échanges, qui a profité d'un redressement des valeurs bancaires et du reflux du pétrole.
L'indice vedette a engrangé 95,84 points à 4.400,45 points, dans un volume d'échanges réduit à 3,415 milliards d'euros.
Les autres principales places européennes ont connu une tendance similaire: Londres s'est redressé de 2,52%, Francfort de 1,69% et l'Eurostoxx 50 de 1,85%.
Wall Street a alimenté ce mouvement en démarrant sa séance largement dans le vert, aidé par un regain d'intérêt pour les valeurs financières.
La place parisienne, qui a effacé son repli de 1,40% de jeudi, a été tirée par "le pétrole qui baisse" et de nouvelles rumeurs, cette fois-ci positives, sur Lehman Brothers, a expliqué à l'AFP un vendeur d'actions parisien.
Après avoir mal réagi jeudi à l'envolée des cours du pétrole à 120 dollars le baril, le marché a accueilli avec soulagement le reflux du prix du brut autour de 118 dollars vendredi.
Outre le pétrole, le secteur financier est resté l'autre pierre angulaire du marché, faisant virevolter toute la semaine l'indice CAC 40 au gré des rumeurs alarmistes ou, à l'inverse, apaisantes sur les ramifications de la crise financière.
Après avoir durement souffert de rumeurs sur de nouvelles dépréciations en vue, le titre de Lehman Brothers s'envolait au contraire vendredi à Wall Street, ce qui a bénéficié par ricochet aux valeurs bancaires françaises. Selon des informations non confirmées d'une agence financière, la banque publique sud-coréenne KDB aurait montré son intérêt pour un rachat de la banque d'affaires américaine.
Mais le marché parisien "reste dans un volume d'échanges très faible, donc a priori ce n'est pas très difficile de faire monter une valeur", a jugé un vendeur d'actions interrogé.
Les propos pessimistes tenus vendredi par le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, qui a estimé que la crise financière débouchait sur "l'un des plus difficiles" contextes jamais vus, n'ont pas suffi à tuer l'enthousiasme retrouvé des investisseurs. Ils semblent avoir préféré retenir du discours du patron de la Fed l'idée que l'inflation pourrait se modérer "en fin d'année et l'an prochain" si le dollar se stabilise et si le pétrole continue d'être moins cher.
Société Générale (+3,66% à 62,95 euros), Crédit Agricole (+4,46% à 13,57 euros), BNP Paribas (+3,66% à 58,89 euros), Dexia (+3,26% à 8,87 euros) et Natixis (+7,43% à 6,07 euros) ont fortement monté, après avoir terminé en baisse quasiment chaque séance de la semaine.
EADS (+5,57% à 14,97 euros) a profité du fait que, selon le Wall Street Journal, Boeing estime avoir besoin de six mois pour réviser son offre d'avion ravitailleur pour l'armée américaine. Son titre a fini en tête des hausses des valeurs vedettes, juste devant Air France-KLM (+5,25% à 16,43 euros), qui a rebondi après avoir perdu plus de 10% depuis le début de la semaine.
Scor (+4,00% à 15,33 euros) a bénéficié d'un relèvement par l'agence de notation financière Fitch de sa note de dette à long terme du réassureur français, de "A-" à "A", qui salue notamment l'amélioration de la rentabilité du groupe et sa stratégie de diversification.
Publicis (+2,07% à 21,65 euros) hésite après les résultats du numéro 2 mondial de la publicité, le britannique WPP, qui a annoncé un bénéfice net semestriel en hausse de 14,5% et a maintenu ses objectifs de marge.
Carbone Lorraine (+2,26% à 36,70 euros) a acquis la société canadienne R-Theta Thermal Solutions, spécialisée dans le refroidissement à air pour l'électronique de puissance pour un montant non communiqué.