Les marchés actions européens ont repris le chemin de la baisse. Les investisseurs continuent de s'inquièter au sujet de l'impact de la crise des subprimes sur le secteur financier. Les rares valeurs à échapper à la baisse se recrutent dans les secteurs des mines et pétrolier. Ce dernier bénéficie du rebond des cours du brut qui évoluent à proximité des 117 dollars. A Paris, le spécialiste de la carte à puce, Gemalto, est plébiscité pour ses résultats supérieurs aux attentes. Vers 12h30, l'indice CAC 40 perd 1,37% à 4306,11 points et le FTSE Eurofirst 80 1,15% à 4180,45 points.
En Europe, Continental (+0,56% à 73,90 euros) a accepté l'offre de rachat proposée par le spécialiste des roulements à billes Schaeffler pour un montant de 12,1 milliards d'euros ou 75 euros par action. Le fabricant allemand de pneumatiques a précisé que ce dernier s'était engagé à ne pas monter au-dessus de 49,99% du capital pendant les quatre prochaines années. Le président du directoire de Continental, Manfred Wennemer, qui s'était fortement opposé à cette OPA, quittera ses fonctions le 31 août. L'ancien chancelier Gerhard Schr&*#8221;der a été désigné comme garant des actionnaires.
Gemalto (+ 10,49% à 27,39 euros) conserve la tête du palmarès des hausses sur le marché SRD, dopé par la publication de résultats semestriels supérieurs aux attentes. Cette bonne performance du spécialiste de la carte à puce résulte des synergies liées à la fusion entre Axalto et Gemplus, qui a donné naissance au groupe, et de ses efforts de restructuration. Elle lui permet aussi de prévoir un résultat d'exploitation 2008 de 160 millions d'euros, soit pratiquement le double de celui de 2007. Ces bons résultats bénéficient également à son concurrent Oberthur Technologies qui gagne 3,75% à 4,70 euros.
L'action Lafarge décroche de 2,80% à 78,10 euros. Le cimentier français est négativement impacté par la révision à la baisse des objectifs annuels du suisse Holcim, numéro deux mondial du secteur. Affecté par la hausse des coûts de l'énergie, l'instabilité des marchés financiers et la résurgence de l'inflation, Holcim prévoit un Ebitda opérationnel comparable à celui de l'année passée et non plus en hausse de 5% comme auparavant. Pénalisé lui aussi, Saint-Gobain recule de 2,17% à 39,30 euros.
Les chiffres macroéconomiques
L'activité dans les services et l'industrie s'est contractée en août dans la zone euro, selon la première estimation des indices des directeurs d'achat (PMI) publiés par RBS-Markit. L'indice PMI pour les services est ainsi ressorti à 48,2 contre 48,3 en juillet et un consensus Reuters de 47,3. L'indice pour l'industrie s'est élevé à 47,5 après 47,4 en juillet et la prévision moyenne de 47 des économistes.
Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage seront dévoilées à 14h30, l'indice des indicateurs avancés pour le mois de juillet et l'indice de la Fed de Philadelphie pour le mois d'août à 16 heures.
A la mi-séance, l'euro cote 1,4764 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est corrélé à l'évolution du PIB.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.