La Bourse de New York était en nette baisse mardi en mi-séance, la progression continue de l'inflation et l'effondrement persistant de l'immobilier ravivant les craintes sur la détérioration de la conjoncture économique: le Dow Jones perdait 1,10%, et le Nasdaq 1,00%.
Vers 16H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) reculait de 126,61 points, à 11.352,78 points, et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 24,21 points à 2.392,77 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 points cédait quant à lui 12,72 points à 1.265,88 points (-0,99%).
"Les données économiques ont déçu", expliquaient les analystes du site d'informations financières Briefing.com.
La hausse des prix à la production, l'une des mesures de l'inflation, a été deux fois plus forte que prévu en juillet, ressortant à 1,2% contre 0,6% attendu. L'indice de base (hors alimentation et énergie) a également déjoué les projections: +0,7%, contre une augmentation de seulement 0,2% escomptée.
Sur un an, l'inflation mesurée par les prix à la production a atteint un niveau (9,8%) plus vu depuis 27 ans.
"Ces chiffres montrent que l'inflation touche désormais tous les secteurs de l'économie et que la détérioration de la conjoncture économique se poursuit", a commenté Peter Cardillo, analyste au cabinet Avalon Partners.
Le secteur immobilier, à l'origine de la crise, a par ailleurs montré de nouveaux signes d'essouflement. Les mises en chantier de logements se sont établies à 965.000 (en rythme annuel), proches des 960.000 attendues. C'est le niveau le plus faible depuis mars 1991, au moment de la précédente crise de l'immobilier.
Pour les analystes, ce recul de l'immobilier suggère que le secteur essaie encore d'écouler les nombreuses saisies dues aux défauts de paiements des ménages américains insolvables.
Affaiblie par la crise, la banque d'affaires Lehman Brothers chutait encore de 9,31% à 13,63 dollars, soit à des plus bas depuis plus d'un mois. Le quotidien financier Wall Street Journal a rapporté mardi qu'elle serait en discussions pour céder sa division activités d'investissements, tandis que des sources de marché indiquaient qu'elle devait lever de l'argent supplémentaire pour nettoyer ses bilans.
Les analystes de JPMorgan estiment quant à eux dans une note que Lehman Brothers devrait faire état d'une lourde perte au troisième trimestre. Sa capitalisation boursière, en dessous des 10 milliards de dollars, en fait désormais une proie.
Dans son sillage, les valeurs bancaires étaient à la peine: Merrill Lynch abandonnait 3,60%, Citigroup 2,33%, Bank of America 4,33%, JPMorgan 3,78%, Morgan Stanley 4,41%, Washington Mutual 3,80%, Wachovia 3,41%et Wells fargo 4,44%. Les poids lourds du refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, qui avaient déjà chuté lundi, lâchaient respectivement 4,88% et 4,33%.
Le titre du groupe de défense General Dynamics perdait 0,13%, après l'acquisition de l'avionneur suisse Jet Aviation, tandis que l'action de l'enseigne de bricolage Home Depot baissait de 2,10%, malgré une performance trimestrielle moins mauvaise que prévu.
Lundi, le retour des craintes sur l'ensemble du secteur financier à la suite de rumeurs de recapitalisation des deux géants du refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae avait plombé Wall Street: le Dow Jones avait perdu 1,55%, le S&P 500 1,51% et le Nasdaq 1,45%.
Le marché obligataire baissait également. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans montait à 3,848%, contre 3,816% lundi soir, et celui à 30 ans à 4,476%, contre 4,441% la veille.