Aéroports de Paris se maintient à l'équilibre, avec une baisse de seulement 0,10% à 61,54 euros dans un marché fortement baissier. Une résistance qui s'explique par la forte croissance du chiffre d'affaires publié aujourd'hui par le groupe aéroportuaire. ADP a enregistré au premier semestre un chiffre d'affaires de 1,214 milliard d'euros, en augmentation de 12,3%. Sur cette période, Aéroports de Paris a accueilli 42,7 millions de passagers, soit une progression de 2,8%.
Le chiffre d'affaires du segment services aéroportuaires s'est inscrit en hausse de 9,8% à 957,4 millions d'euros. «Il est notamment soutenu par la croissance des revenus provenant des redevances, des activités commerciales et des locations de locaux dans les nouvelles infrastructures», a expliqué le groupe.
Le segment immobilier a affiché une croissance de 7,1%, le chiffre d'affaires s'est établi à 102,2 millions d'euros. Le chiffre d'affaires du segment assistance en escale et prestations annexes a atteint 97,3 millions d'euros, en croissance de 4,1%, et le chiffre d'affaires du segment autres activités est ressorti à 185,7 millions d'euros, en hausse de 26,7%.
Commentant cette publication, Pierre Graff, P-DG d'Aéroports de Paris a déclaré : «Aéroports de Paris a généré au premier semestre 2008 une forte croissance du chiffre d'affaires de 12,3 %, très nettement supérieure à celle du trafic de passagers. Ces résultats traduisent le succès de la stratégie d'enrichissement du chiffre d'affaires portée par le groupe depuis l'introduction en bourse, avec en particulier, une bonne performance des commerces, de l'immobilier et une forte expansion de NOS filiales, dans la distribution commerciale, dans les télécoms ainsi qu'à l'international.»
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
En 2007, Aéroports de Paris a accueilli 86,4 millions de passagers. C'est aujourd'hui le deuxième groupe de services aéroportuaires en Europe en termes de chiffre d'affaires. Le groupe possède et exploite trois plates-formes en Ile-de-France : Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget , dix aérodromes et un héliport. L'objectif d'Aéroports de Paris est de devenir le groupe aéroportuaire européen de référence par son efficacité, la qualité de ses services, sa gestion environnementale et ses performances économiques.
La stratégie du groupe s'articule autour de quatre points :
- Accroître l'efficacité et les capacités de ses sites;
- Exploiter son potentiel commercial;
- Enrichir l'offre de services aux passagers;
- Valoriser à moyen terme son potentiel immobilier.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Aéroports de Paris bénéficie de l'attrait de Paris.
- Le transport aérien est un secteur en croissance soutenue : le nombre de passagers augmente chaque année.
- La formule tarifaire avec des clauses d'ajustement offre au groupe une protection en cas de baisse des revenus.
- Aéroports de Paris a lié des partenariats importants avec Air France/KLM et l'alliance Skyteam, Star Alliance, Fedex et La Poste pour le fret.
Les points faibles de la valeur
-La rentabilité des activités d'assistance en escale.
-La régulation de l'activité restreint le potentiel de création de valeur.
- Des contentieux peuvent naître avec les compagnies aériennes.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- La privatisation du groupe aéroportuaire, contrôlé à 68,4% par l'Etat, pourrait être l'un des dossiers phares de 2008. Vinci a acquis en janvier 3,3% du capital. Le groupe de BTP se place ainsi au premier rang des prétendants au rachat en cas de privatisation.
- L'immobilier sortira du périmètre régulé en 2010. Le groupe pourra alors maximiser le rendement de son important patrimoine foncier.
- L'activité d'Aéroports de Paris dépend de la santé financière des compagnies aériennes.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
Le carburant représente le tiers des coûts d'exploitation des compagnies aériennes. Selon l'Iata, si le baril de pétrole reste sur l'année à un cours moyen de 107 dollars, les pertes globales du secteur en 2008 s'élèveront à 2,3 milliards de dollars, contre 4,5 milliards de dollars de bénéfices prévisionnels encore attendus en avril. Avec un cours moyen à 135 dollars, les pertes s'élèveraient à 6 milliards. Dans un secteur où les marges sont parmi les plus faibles (inférieures à 3%) les compagnies aériennes, qui ont déjà souvent réduit radicalement leurs coûts, cherchent à accroître le prix des billets. Selon certains analystes, les compagnies américaines vont devoir augmenter leurs tarifs de 15% à 25% pour atteindre la rentabilité avec un baril de pétrole à 125 dollars. Air France a récemment annoncé une nouvelle surcharge tarifaire, la troisième depuis le 22 avril, et a choisi de majorer, pour la première fois, sur son réseau long-courrier, les vols très-long-courrier. Dans ce contexte le modèle des compagnies « low-cost » est remis en cause du fait de leur marge de manoeuvre presque nulle pour contrer le renchérissement du prix du carburant.