UBS, le numéro un du secteur bancaire suisse (+ 2,42% à 23,68 francs suisses), a annoncé une séparation de ses activités en «trois entités autonomes» à la suite d'une lourde perte trimestrielle. La crise financière n'a pas épargné l'établissement, qui a enregistré une perte nette de 358 millions de francs suisses (221 millions d'euros). Un chiffre qui représente une déception pour les investisseurs, qui tablaient sur une perte de seulement 273 millions de francs suisses.
La crise pèse toujours sur les comptes, et le groupe fait valoir que «l'optimisme qui régnait à la fin du premier trimestre 2008 quant à la résolution de la crise du crédit a fait place à une détérioration sensible des conditions de négoce dans la seconde quinzaine de mai, notamment pour les actifs en rapport avec l'immobilier résidentiel aux Etats-Unis et d'autres positions de crédit structuré». Une situation qui entraîne des dépréciations d'actifs de 5,1 milliards de dollars (3,4 milliards d'euros).
Elle a par ailleurs incité la banque suisse à se restructurer en profondeur, avec une scission des secteurs d'activité d'UBS en trois entités autonomes. Celles-ci devraient jouir d'«un pouvoir et une responsabilité opérationnels accrus», selon un communiqué de l'établissement.
«L'analyse que nous avons menée a clairement mis en évidence les faiblesses inhérentes au modèle d'établissement intégré. Certains de ces points faibles (…) constituent une source de risque non négligeable», a déclaré Peter Kurer, le président d'UBS. Il est toutefois «hors de question de vendre l'Investment bank», a-t-il précisé.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
L'année 2008 sera marquée par une politique de rigueur des banques françaises. Le Crédit Agricole a prévu un plan de recentrage pour Calyon et va céder jusqu'à 5 milliards d'euros d'actifs d'ici dix-huit mois. Quant à Natixis, qui a vu ses profits chuter de 88% au premier trimestre, à 69 millions d'euros, elle a adopté un plan d'économies de 400 millions d'ici à 2009 (représentant une baisse de 10% des coûts fixes). Comme au Crédit Agricole, certaines activités de marché trop risquées seront réduites, voire arrêtées. D'après une étude du BCG (Boston Consulting Group), la crise actuelle justifie le modèle de banque universelle, diversifiée tant sur le plan géographique que sur celui des activités. Grâce à ce modèle, les banques françaises ont pu compenser les effets de la crise, qui a durement touché les activités de banque de financement et d'investissement. A contrario, la banque à l'anglo-saxonne, qui suppose des établissements spécialisés dans les activités de banque d'investissement ou de crédit aux particuliers, pourrait être remise en cause.