Les marchés américains sont dans le rouge en début de séance, plombés par une série de nouvelles qui inquiètent les investisseurs sur le front des valeurs financières. Ainsi, JP Morgan, qui a annoncé des pertes d'environ 1,5 milliard de dollars depuis le mois de juillet en raison des turbulences sur les marchés de crédit suscite la crainte des marchés, et recule de 7,14% à 38,90 dollars, soit l'une des plus fortes baisses du Dow Jones aujourd'hui.
Un autre sujet d'inquiétude concerne les ARS (auction-rate utilities), que de plus en plus de grandes banques américaines sont contraintes de racheter à leurs clients individuels. Après Merrill Lynch, Citigroup et UBS, c'est aujourd'hui au tour de Morgan Stanley d'annoncer un rachat massif de ces obligations. Vendues par les banques à leurs investisseurs, les ARS étaient censées être faciles à revendre. Pourtant, la crise financière aidant, les acheteurs de ces obligations ne peuvent désormais plus s'en défaire, et près de 200 milliards de dollars seraient ainsi bloqués. Morgan Stanley s'est donc engagé à racheter pour 4,5 milliards de dollars de ces produits à ses clients. Le titre de la banque américaine cède 14,27% à 31,77 dollars en début de séance. Quant à Wachovia, qui a annoncé avoir revu à la hausse sa perte du deuxième trimestre à 9,11 milliards de dollars, l'établissement recule de 9,17% à 16,54 dollars dans un marché déprimé.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
L'année 2008 sera marquée par une politique de rigueur des banques françaises. Le Crédit Agricole a prévu un plan de recentrage pour Calyon et va céder jusqu'à 5 milliards d'euros d'actifs d'ici dix-huit mois. Quant à Natixis, qui a vu ses profits chuter de 88% au premier trimestre, à 69 millions d'euros, elle a adopté un plan d'économies de 400 millions d'ici à 2009 (représentant une baisse de 10% des coûts fixes). Comme au Crédit Agricole, certaines activités de marché trop risquées seront réduites, voire arrêtées. D'après une étude du BCG (Boston Consulting Group), la crise actuelle justifie le modèle de banque universelle, diversifiée tant sur le plan géographique que sur celui des activités. Grâce à ce modèle, les banques françaises ont pu compenser les effets de la crise, qui a durement touché les activités de banque de financement et d'investissement. A contrario, la banque à l'anglo-saxonne, qui suppose des établissements spécialisés dans les activités de banque d'investissement ou de crédit aux particuliers, pourrait être remise en cause.