Les marchés américains devraient ouvrir sur une note prudente. La poursuite du reflux des cours du pétrole, -1,95% à 117,68 dollars, pourrait soutenir une tendance fragilisée par la perte supérieure aux attentes dévoilée par le spécialiste du refinancement hypothécaire, Fannie Mae. Celle-ci n'est toutefois qu'une demi surprise, son concurrent Freddie Mac ayant déjà joué ce mauvais tour aux investisseurs, mercredi. Quarante minutes avant la cloche, les futures sur les indices S&P 500 s'effritent de 0,25 point à 1267,75 points. Ceux sur le Nasdaq 100 grappillent 3,50 points à 1889,50 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont coulé en seconde partie de séance, torpillés par les valeurs financières et celles de la distribution. Dans le premier secteur, l'assureur AIG a dévoilé des pertes largement plus importantes que prévu et s'est écroulé de 18%. Dans le second, les investisseurs se sont inquiétés des prévisions de ventes prudentes du géant Wal-Mart. Ces perspectives et le niveau élevé des inscriptions au chômage sont de mauvais augure pour la croissance. Le Dow Jones a clôturé en baisse de 1,93% à 11431,43 points et le Nasdaq Composite sur un repli de 0,95% à 2355,73 points.
Les chiffres macroéconomiques
La productivité non agricole aux Etats-Unis a progressé de 2,2% au deuxième trimestre, ce qui est inférieur au consensus de 2,5%. Au premier trimestre, elle s'était élevée à 2,6%. Les coûts unitaires du travail ont augmenté de 1,3%, à comparer avec la prévision moyenne des économistes de 1,4%.
Les stocks des grossistes pour le mois de juin seront publiés à 16 heures.
Les valeurs à suivre
CITIGROUP/MERRILL LYNCH
Face à l'ampleur de la crise financière, Merrill Lynch et Citigroup, deux grandes banques américaines, ont annoncé leur intention de racheter à leurs clients des obligations ARS ('Auction rate securities') par milliards. Ces obligations, dont le taux est réactualisé chaque semaine ou chaque mois, sont aujourd'hui bloquées par la crise financière, qui empêche toute revente, bloquant ainsi 200 milliards de dollars.
FANNIE MAE
Le spécialiste américain du refinancement hypothécaire a publié une perte de 2,3 milliards de dollars au titre de son deuxième trimestre. L'an passé, le groupe avait enregistré un bénéfice de 1,8 milliard de dollars. Ce chiffre, qui dépasse les prévisions des analystes, représente une perte de 2,54 dollars par action. Douche froide pour les marchés, qui tablaient sur une perte de 0,72 dollar par action à peine. Fannie Mae annonce par ailleurs que le dividende sera réduit de 25 à 5 cents par action, de façon à préserver les liquidités.
Dans un document déposé auprès de la SEC, Google a averti qu'il pourrait avoir à déprécier la participation de 5% qu'il avait prise en 2005 pour un milliard de dollars dans AOL, filiale Internet de Time Warner. Ce dernier a annoncé cette semaine la scission de cette division, avec d'une part l'activité de fournisseur d'accès et de l'autre la publicité.
MBIA
L'américain MBIA a annoncé une forte hausse de son bénéfice net trimestriel, tiré par des profits avant impôts non réalisés de 3,3 milliards sur des dérivés de crédit. Le numéro un mondial du rehaussement de crédit voit ainsi son résultat net ressortir à 1,7 milliard de dollars, soit 7,14 dollars par action, contre 211,8 millions (1,61 dollar par action) l'an dernier. Hors ajustements comptables, le bénéfice opérationnel ressort toutefois à seulement 228,9 millions d'euros, soit 96 dollars par action.
MCDONALD'S
Le groupe de restauration rapide a fait état d'une croissance de 8% de ses ventes en juillet pour ses restaurants ouverts depuis au moins treize mois. Aux Etats-Unis, marché clé du groupe, le chiffre d'affaires a progressé de 6,7%, soit sa plus forte progression en cinq mois. Il a augmenté de 7,6% en Europe et de 7,2% dans le reste du monde (Asie-Pacifique, Moyen-Orient et Afrique). Sur le Vieux continent, le Royaume-Uni, la France et la Russie ont constitué le moteur de la croissance du groupe, tandis qu'à l'autre bout du monde, l'Australie et la Chine ont réalisé de bonnes performances.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Productivité : elle mesure la variation de la production sur une période donnée, une heure par exemple. La productivité permet d'apprécier l'efficacité d'une économie. Aux Etats-Unis, elle est publiée chaque trimestre pour le secteur non agricole en même temps que les coûts salariaux unitaires. Ces derniers sont considérés comme un bon indicateur avancé des tensions inflationnistes. En effet, les salaires constituent une part importante des coûts de revient d'un produit ou d'un service.
Ces deux statistiques sont publiées ensemble car si les augmentations des salaires peuvent provoquer une hausse de l'inflation, l'accroissement de la productivité peut permettre aux entreprises de les financer sans relever leurs prix.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
SEC (Securities and Exchange : La Securities and Exchange Commission est l'organisme unique de régulation des marchés financiers aux Etats-Unis. Elle a un rôle de gendarme des marchés, tout comme l'AMF en France, en particulier en terme de transparence et de déontologie des pratiques de management.